vendredi 30 novembre 2007

Apres les magnifiques paysages de Papouasie, les magnifiques paysages de Bekasi

En 1948, la province spéciale de Jakarta abritait 2 millions d’âmes sur 20.000 hectares. En 1965, sa population atteignait 4 millions d’habitants sur 35.000 hectares, puis 6.5 millions sur 65.400 Hectares en 1980. Aujourd’hui, Jabodetabek (Jakarta-Bogor-Depok- Tangerang-Bekasi) regroupe plus de 15 millions de personnes.



Ces 15 millions de Jakartanais produisent gaiement tous ensemble la bagatelle de 6.250 tonnes d’ordures par jour. La question est donc mais ou vont toutes ces ordures?

Et bien a Bekasi bien sur… Bekasi est une ville de la Banlieue de Jakarta, aux abords de laquelle se trouve Bantar Gebang, la plus grande décharge – on n’oserait pas dire site de retraitement de déchets - du pays, qui s’étend sur environ 110 hectares.



PT Patriot Bekasi Bangkit, le groupe en charge de la gestion du site était suppose mettre en place un système de gestion des ordures appelé sanitary landfill, dont le principe est d’enterrer et composter les déchets pour minimiser la contamination de l’environnement.
En réalité, Bantar Gebang est une énorme pile de déchets, dont la gestion est en fait deleguee de facon non-officielle aux quelques 6.000 « chiffonniers » qui y travaillent. Un tiers d’entre eux sont des enfants, qui commencent parfois a ramasser les ordures des l’age de 3 ans.
Chaque enfant peut gagner entre 5.000 et 8000 Roupies par semaine.
« Ce n’est jamais assez. Il nous faut 10.000 roupies par jour mais on arrive jamais à en faire plus de 7.000. Le prix du riz a doublé, pas celui des ordures », explique Narman, pere de famille a Bantar Gebang, qui, pour être autorisé à construire sa baraque au milieu des ordures, a dû débourser un loyer de 10.000 roupies.



Selon Walhi (ONG indonésienne), une investigation en 2002 a revele que des milliers de personnes vivant dans les villages environnants souffraient de problemes respiratoires, cutanes, de dyssentrie, et autres maladies liées à la pollution de leur environnement, notamment la pollution des nappes phréatiques.

Suite aux conclusions de cette investigation et aux pressions des ONGs et communautes locales, le gouvernement de Jakarta accepta de payer un dédommagement de 50.000 Roupie par mois a chaque famille affectée, mais les paiements n’ont pas encore été effectues.

jeudi 29 novembre 2007

Securite des transports en Indonesie

La première fois que j’ai vraiment réalisé l’étendue gigantesque de l’Indonésie, c’était en voyant une superposition de cartes: la distance entre Aceh a l’Ouest, et la Papouasie a l’Est est équivalente a la distance Londres - Montréal…plus de 5.200 kilomètres, soit plus de 20 fois Paris – Roubaix !!

Dans un pays couvrant des distances aussi grandes, il est évident que les infrastructures et le réseau de transports sont primordiaux pour le commerce, le développement, et l’approvisionnement des villes et des campagnes. Je ne parlerai même pas de l’état délabré du réseau routier qui ferait passer les pavés de la grande course pour un tapis d’asphalte velouté comme du yoplait…mais quand même, il y a des statistiques qui rendent pessimistes :

L’année dernière, les autorités indonésiennes ont recense un accident d’avion – crash, atterrissage raté ou en dehors de la piste, atterrissage d’urgence, problèmes techniques – tous les 9-10 jours, deux collisions de trains ou déraillements par mois, et au moins 8 bateaux coulés. Ce sont les statistiques officielles, les statistiques réelles sont probablement encore plus élevées.

Cette année n’a pas été beaucoup plus glorieuse; quelques épisodes marquants recenses par la BBC: un avion et ses 102 passagers disparaît du radar aux abords de Sulawesi le 1er Janvier, un Ferry sombre dans la mer de Java a la même période faisant des centaines de victimes. Sur la cote de Sumatra, un accident de Ferry fait 58 victimes, un speedboat disparaît a Kalimantan, un train déraille sur Java…plus 2 accidents d’avions, tout cela pour le mois de Janvier...quelques dizaines de morts en Février a cause d’un incendie sur un ferry au large de Jakarta, sans oublier le crash d’un avion Garuda a Yogyakarta et ces 22 victimes…

D’après the Transport Society, le secteur des transports indonésien aurait besoin de millions de dollars pour mettre son système de transports aux normes de sécurité. Bien que le gouvernement nie tout état d’urgence et problème de sécurité dans son réseau de transport, il acquiesce néanmoins le besoin d’injecter des fonds dans le secteur.

Si Maggy était la, elle dirait que la solution pour améliorer la qualité des transports Indonésiens c’est l’ouverture au capital prive. Ben oui, mais Arlette ne serait pas d’accord, en fait les secteurs du transport maritime et aérien ont déjà été partiellement privatises, avec un résultat plutôt décevant: une explosion du nombre de compagnies low cost, qui sont désormais responsables de 2/3 des accidents d’avion par exemple, et son suspectées de simplifier les procédures de sécurité pour réduire leurs coûts.

Comme dirait Jean-René Godard, c’est des histoires qui font froid dans eul' caleçon cycliste…

mardi 20 novembre 2007

Le Comic Cafe

Aux Etats-Unis, on dit le client a toujours raison, en France, on dit le client a toujours tort, en Indonésie…eh ben on dit rien, le client, on s’en pukulin les bola-bola comme Spiderman pukilin les méchants…le service est a l’industrie de la restauration indonésienne ce que Robin est a Batman : un accessoire inutile...

Mon illustration préférée : le Comic Cafe de Tebet


Cadre sympa et orignal, menu sous forme de BD: superman propose a Hulk une superquiche au fromage accompagnée de petit pois Géant Vert, Batman emmène wonderwoman au McDrive avec sa Bat Mobil au grand dam le blond de Superman et de l’homme invisible, qui persiste a partir sans payer sa flash salade et son super combo burger…bref, mis a part les toilettes construites par l’architecte de passepartou et de l’homme elastique, le cadre est plutot agreable…donc on était tous heureux comme Casimir, on commande gaiement en cochant des cases sur une petite feuille, je me dis pas mal ce système, au moins ils oublieront rien, et c’est la première fois que j’aurai tout bon a un QCM…


On rigole, on picole des Bintangs, la boisson non-officielle des super-heros en dépression que sont Action-Man et Gi-Joe, achetees au circle K avec CR, a 15 minutes de la en taxi – le chauffeur partageait le don de Darevil, a savoir la cécité, et a donc eu du mal a trouver…on ne voit pas nous non plus l’heure passer, jusqu'à que nos estomac, a 10h32, commencent a crier famine…FAAAMIIIINE !!!!!!!!!

On demande a la serveuse, mais ou diable sont nos Bat’ commandes et nos flash salades ?
Ah bon, vous avez commande a manger ??…pffff, si Jean Marie Bigard avait été la, il aurait fait un carnage avec sa blague du tennis…bref, elle part se renseigner en cuisine, et reviens nous dire que les plats qu’on a commande sont abis (« n’a pu » en Indonésien)…c’est un grand classique du service en Indonésie d’attendre une heure avant d’informer le client que qu’est ce qu’il a commande, ben n’a pu…on commande d’autres plats, un peu moins super Bat’ alléchants, mais on a faim donc ça fera bien l’affaire…Un quart d’heure plus tard : maaf yaa, abis juga…diantre, par les cornes de HellBoy, il reste quoi en cuisine ? euhhh, des megas frites super froides…et une hémorragie nasale a la table 8… je suis las, las, las…dis Asterix, ça veut dire quoi je suis lalala ?

lundi 19 novembre 2007

Salon de coiffure (par CR)

D.N., c'est un copain qui habite dans le même complexe d'appartements que moi.
Il a une voisine qu'on appellera Miss P.
Miss P. a 25 ans, toutes ses dents, et ses parents ont beaucoup d'argent.
Miss P. en avait marre de dépenser trop d'argent au salon de coiffure, alors elle a eu une idée géniale : ouvrir son propre salon.
Alors elle a demandé à ses parents la thune pour ouvrir son affaire, et voilà.
Comme ça l'intéressait de bien faire son salon de coiffure, elle a pris le temps d'étudier la concurrence aux alentours, et de bien choisir son emplacement et son local.

Elle a acheté une maison qu'elle a transformée en un beau salon...


... Et tout ça, grâce à des travaux au black.

Ah oui car j'ai oublié de vous dire, le salon de Miss P. n'est pas déclaré du tout.
Pas de structure légale, pas d'entreprise ni même d'association, RIEN.
Pas d'assurance non plus bien sûr, mais ça c'est normal, "ce n'est pas dans les préoccupations indonésiennes".
Les 16 employés du salon ne le sont bien sûr pas officiellement. Ils gagnent au black un salaire mensuel compris entre 45 euros pour les "office boys" (hommes à tout faire : gardiens, coursiers, ils aident les gens à se garer, etc.) qui vivent d'ailleurs dans la maison, à un superbe 170 euros pour la styliste. Certes, le niveau de vie en Indonésie est (relativement) bas, certes l'argent ne fait pas le bonheur, mais quand même... Avec cette somme d'argent et un jour de congés par semaine, on ne peut pas faire grand chose de sa vie, surtout à Jakarta. Mais c'est un autre sujet.

Miss P. sait qu'un jour le bureau des taxes peut venir l'enquiquiner un peu quand même. Mais pas de panique. Elle a gardé de côté le paquet de fric nécessaire pour corrompre les rabat-joies au besoin ("Ne me piquez pas mon jouet !").

Miss P. n'aime pas beaucoup s'embêter avec les formalités administratives. Alors pour faire simple, elle n'a même pas créé de compte en banque pour son salon. Tout va et vient directement sur son compte personnel, y compris les paiements par carte bleue des clients. Pourquoi s'embêter ?!

Le problème c'est que du coup, elle du mal à faire la balance entre ce que lui coûte et ce que lui rapporte son salon. Car par exemple, elle achète les produits de beauté pour son salon au supermarché en même temps que ses paquets de nouilles instantanées. Pas pratique pour distinguer le tout.
En plus la finance c'est pas trop son truc. Et puis elle n'a pas d'ordinateur, et ne sait pas utiliser Excel. Alors elle a demandé à D.N. de l'aider pour tenir la comptabilité de son salon : par exemple, pour commencer, une feuille de calcul avec des "+" et des "-"...

Miss P. est une fille souriante et gentille, un peu timide, et qui paraît même un peu naïve. Une fille comme on en croise plein en Indonésie. Ce n'est pas, je pense, une bourgeoise pleine de mauvaises intentions, ou prête à tout pour se faire encore plus de fric. Elle ne donne pas non plus l'impression d'être une tortionnaire qui maltraiterait ses employés (employés qui d'ailleurs ne quittent pas l'entreprise fictive).
Tout est parfaitement "normal", et Miss P. est loin d'être la seule dans ce cas.
Bienvenue en Indonésie.
J'ai beau commencer à être habitué à ce genre d'histoires, je continue d'halluciner à chaque fois que j'entends un truc pareil...

Ce cas est un bon exemple de pas mal de choses qu'on voit au quotidien dans ce pays :

- Une motivation débordante pour les sujets qui intéressent les indonésiens (s'investir pour trouver le bon emplacement pour le salon, faire des beaux plans etc. par exemple), mais une négligence totale pour les sujets qui ne les intéressent pas, même si ça semble primordial (la comptabilité dudit salon).

- Une adorable innocence dans le comportement. J'imagine la scène : "D.N., tu pourrais m'aider s'il te plaît pour la comptabilité de mon salon ? Je voudrais savoir combien je gagne ya". Aparté : je suis fan de ce "ya" ("oui"), naïvement optimiste, régulièrement placé en fin des phrases affirmatives par les indonésiens.

- Les indonésiens ont du mal à se projeter sur le long terme, et à anticiper l'avenir (Quid en cas de contrôle, pourra-t-elle continuer à exercer cette activité ? Peu importe, pour l'instant le salon rapporte du fric. Et c'est sans parler de l'absence d'assurance pour le salon, ses employés et ses clients).

- Un sens des priorités bien loin de ce qu'on connaît (ça ne pose aucun problème à Miss P. de créer une structure illégale, par contre ne pas savoir combien elle gagne précisément grâce à cette structure illégale lui pose problème).

- Un manque de rigueur flagrant.

- Les disparités énormes entre les classes sociales (Miss P. a quand même pris le temps d'estimer son chiffre d'affaire à environ 4600 euros par mois. Ses Office boys obtiendront cette somme qu'elle gagne en un mois après avoir habité dans le salon pendant 8 ans).

- La corruption omniprésente, même plus surprenante.

mercredi 14 novembre 2007

Trial by fire - Taking the law into your own hands is now commonplace in urban areas in Indonesia

Trial by fire

Taking the law into your own hands is now commonplace in urban areas in Indonesia

By Danang Kukuh Wardoyo

In some situations, a ‘crowd’ is associated with uncontrollable, aggressive or destructive behaviour. Crowds of English soccer fans may suddenly act like hooligans and vandals and protestors in worker demonstrations in various countries are often labelled disruptive. But these sorts of crowds gather in special situations, or at particular events. They don’t gather very often and they don’t usually kill people.

In Indonesia, it doesn’t take a special event for a terrifying crowd to gather. All it takes is a scream of ‘Thief!’ in a public place. Once a crowd appears, its behaviour is often so unpredictable that anyone may fall victim.

‘Two policemen from Majalengka Police were beaten to death by a crowd in Sindangpanji village, Cikijing District, Majalengka, West Java after it was suspected that they intended to rip off an ojek (motor cycle taxi) driver. One of the two policemen was burnt alive.’

Incidents like this one, reported in Kompas in August 2002, are frequently referred to as ‘main hakim sendiri’ (taking the law into your own hands). The ‘trial’ of the alleged criminal becomes a game for the crowd, which acts as a kind of ‘pengadilan jalanan’ (street court). Tragically, these ‘games’ often end in the death of the alleged criminal, regardless of guilt.

Since the fall of Suharto in May 1998, main hakim sendiri has become commonplace in Indonesia. Between 1999 and May 2002, the Greater Jakarta Metropolitan Police recorded 318 cases of suspected criminals being beaten by crowds in the greater Jakarta area (Jakarta, Bogor, Tangerang and Bekasi) and a few areas in West Java alone. A survey of the Jakarta crime-oriented newspaper Pos Kota between 1997 and May 2002 revealed 566 reported cases. These extremely high numbers are a cause for real concern.

Although there is a long history of main hakim sendiri in Indonesia, dating from the Indonesian revolution (1945-1949), an alarming new trend has been the practice of burning suspected criminals. Before 1999 crowds dispensing street justice usually beat their victims to death and there were very few cases of the suspected offenders being burned. Between January 1999 and May 2000, however, Kompas reported that of 48 crowd-related fatalities recorded by the Greater Jakarta Metropolitan Police, 18 were as a result of suspected criminals being burned to death.

Indicative of this new trend is the admission made by several ojek drivers in West Java that the formula ‘five parts to two’, meaning five parts of kerosene mixed with two parts of petrol, is now well known. This formula, which is poured onto the ‘thief’ and lit, is used by many street courts in the region.

What is behind this new trend of meting out street justice to alleged criminals? A commonly heard explanation is that this phenomenon reflects Indonesia’s weak law enforcement. A legal system that is inconsistent, open to bribes and lacking in authority often means that even if criminals are caught and convicted they receive only light sentences. Criminals may even get off scot-free if they provide a generous enough bribe or are backed by powerful figures. The frustration which local communities feel with this kind of system and their own sense of powerlessness to change it may make them vulnerable to this kind of aggressive crowd behaviour. While this so-called ‘frustration-aggression’ theory makes sense, it doesn’t explain why crowds have recently chosen to burn criminals.

I have witnessed these street courts in action on several occasions. On one occasion, I observed a crowd dispensing street justice to a pickpocket in Pejompongan, Central Jakarta. As I stood there, a number of those in the crowd called for the pickpocket to be burned: ‘If this was Bekasi that pickpocket would be burned for sure!’, ‘Just burn him, so he’ll learn his lesson!’, ‘In Tangerang there’d be no messing around, he’d be burned for sure!’.

The crowd’s yells attempted to generalise a pattern of action: that all thieves caught by crowds are burned. We can interpret this as an association between stimulus and response, which is reinforced through repetition. Thieves caught by crowds in urban kampung (villages) are often burned. This strengthens the association between ‘thief’ (read: criminal) and ‘burn’. When another thief is caught, this association is what people most easily recall from their memories.
Burning accused criminals

My research was based on two in-depth case studies of people involved in burning accused criminals. I met with and interviewed a number of the people involved in the burnings, including those responsible for it.

The chain of events in the first case study began when a young man in Indramayu borrowed a motorbike from his close friend. He then sold the bike and disappeared. Angered by this behaviour, the youth’s older brothers tracked the thief down. When they found him, they beat him and tied him up. Then, on their own initiative, the thief’s four older brothers handed him over to the owner of the motorbike, telling the owner, ‘This is our younger brother, but we’re giving him to you. It’s up to you whether you want to turn him red, green or black.’ They then departed leaving their brother behind. Not long after this, neighbours and ojek drivers began milling around in front of the house of the bike’s owner. Some of these people began calling for the thief to be burned.

Because the thief was a good friend, before going through the ritual of burning him, the owner of the bike asked, ‘Before I burn you, is there anything you want to ask for?’.

‘I want you to hold me,’ answered the thief.
‘No way! Ask for something else.’
‘Can I have a smoke?’ asked the thief. So, as the thief’s hands were bound, his friend helped him to light a cigarette and put it between his lips. While the crowd shepherded him towards the public cemetery, the thief smoked his last cigarette. When they came to a path among rice fields near the cemetery, the bike’s owner doused his friend’s body with petrol. ‘Matches, who has matches?’, he called out to the crowd. Someone in the crowd threw him a box of matches. ‘Then I lit a match, and burned him!’ he recalled. The flames instantly spread over the thief’s body. But the thief leapt into a muddy puddle at the edge of the rice field and the flames died out. The bike’s owner then dragged the scorched body of his friend back to the edge of the field. He was still moving, and breathing with difficulty.

‘That just tipped me further over the edge. He’d already been burned and he was still alive, so I poured more petrol on him and set him alight again!’ he added in a furious tone while demonstrating how he burned the helpless body. The thief was eventually burned to death.
The events of the second case study took place in Pancoran, Central Jakarta. A youth known to be a frequent petty thief was caught red-handed stealing shirts from his neighbour’s house. A crowd gathered and soon they were beating him and calling for him to be burned. The crowd took the youth to an open area of land and tied him to a clothesline. Several people then doused his body with kerosene and lit it. A few people in the crowd tried to stop the others from burning the youth but by the time they had managed to put out the flames, most of his skin was burnt. When the flames were out, the thief was ordered to walk home. Hours later, at around 11am, the police collected the thief from his house and took him to a police hospital to be treated and questioned. By five o’clock that afternoon, he was dead.

On the surface these two cases seem absurd. Burning your own friend? Burning your own neighbour? Everyone involved knew each other. How could it happen?

When I asked the owner of the motorbike in Indramayu why he had burned his friend, he confessed that by doing this the responsibility would be shared among all the members of the crowd. After all, they had all wanted the criminal to be burned. At least that’s what he had heard people calling out from the crowd.

‘If I’d stabbed him, or cut his throat, legally it would have been me alone who killed him. But if he was burned, well, the crowd also wanted him to be burned. They said they wanted to make an example of him,’ he recalled.

One of the people accused of burning the shirt thief in Pancoran gave a similar response. ‘I don’t know why I did it, because the crowd told me to, I doused the victim. Yeah, I doused him with what was at hand,’ he admitted.

These two answers reveal an attempt to divert responsibility to the crowd. An individual may act wildly in a crowd because of their anonymity in a large group of people. But these two answers reveal something else as well.

Theories of individual behaviour within a crowd suggest that there are various groups, each with their own interests, who become involved. Any one individual will tend to look for clues to indicate how their group will behave, and try to conform. The urge to conform does not arise from anonymity. In principle, it is stronger when an individual member of the crowd’s identity is known, such as in the two cases above.

Another way of understanding crowd behaviour is to think of a crowd as an opportunity to build self-esteem by seeking outside recognition. Media reporting on the burning of thieves typically includes a degree of sensationalism. For disempowered groups this media attention offers them instant acknowledgment.

Yet there is also the reality that until 1998 Indonesians were living under a repressive and corrupt regime which never delivered justice to poor people. The dark side of the era of reformasi is that the release of unexpressed frustrations has resulted in some groups taking the law into their own hands, with often tragic results. As long as the law remains weak and corrupt in Indonesia, main hakim sendiri will be a tolerated means of dispensing ‘justice’, even to close friends and neighbours.

Danang Kukuh Wardoyo [danang@radio68h.com] wrote his bachelor’s thesis at Atmajaya University, Jakarta, on the burning of thieves.Cartoon reproduced with permission of the Friedrich Naumann Stiftung, Jakarta, www.fnfasia.org.

dimanche 11 novembre 2007

Un petit skash…oui mais juste un doigt alors (par OD)

Après les conseils pour regarder le sport à la télé, les conseils pour faire du sport tout court…….sous cet air de blague, sachez que c’est on-ne-peut-plus sérieux et que cela demande une force mentale hors du commun, un peu comme Superman soulevant l’Indonésie entouré de kryptonites avec personne pour l’aider (Batman est en vacances au Bahamas, Wonder Woman est en plein procès pour attentat à la pudeur, Spiderman s’est fait piquer par une mouche, Dardevil a été assassiné par son producteur de cinéma ruiné et enfin les X-men sont en plein tournage d’un porno fantastique). En même temps, c’est de sa faute , il a choisi l’Indonésie et en Indonésie, ben les gens dorment ou jouent au ping pong….

Donc prenez un samedi matin, tout ce qu’il y a de plus classique, après avoir fait votre caca de fête, appelez votre voisin de tours et proposez lui un skash……..1h30 plus tard, ben oui votre voisin est Mr X et Mr X au lever est pas du genre rapide (ouh le règlement de compte, c’est moche, même au Qatar, ils vont être au courant maintenant), vous enfourchez votre Kijang magique direction Senayan stadium où vous allez rejoindre Mr P qui attend depuis 1h (tous ces chiffres sont volontairement gonflés pour provoquer les réactions de Mr X).

Donc au Senayan stadium, le skash se trouve sous les tribunes du stade…..bon donc le stade est grand et rond en plus pour rien arranger, donc voici des indices pour vous aider à trouver :

A un moment donné il y a une place ronde avec une statue moche qui donne sur une grande avenue, fermée entre 2 rangées de grille, donnant accès au stade et comble du bonheur, cette avenue donne directement sur l’entrée du skash. Si vous n’avez toujours pas trouvé, voici un deuxième indice….attention c’est le dernier, après il vous faudra faire des prisonniers pour en récupérer d’autres…..si vous en êtes à votre troisième tour de stade en voiture et que votre patience a des limites, repérez le terrain de base ball, il y a à côté une sorte de practice de base ball pour faire quelques balles à 22000Rp l’heure si je sais bien lire (ça ne vous aidera pas à trouver mais ce serait marrant d’essayer ça)……donc une fois repéré ça et ben c’est trop tard, le skash c’etait 300m avant…dommage.

Par contre, il y a une entrée secrète qui amène directement devant le skash en voiture…..pas fou ces indonésiens ils allaient quand même pas marcher 300m pour faire du sport…..mais là seul Mr P la connaît, mais nous n’abdiquons pas, nous aussi on rentrera un jour en VIP au skash.

Alors le skash en lui même esttrès bon marché, comptez 50000 Rp par personne pour 2h de terrain (bon d’accord 1h30 en tournant toutes les 10 min), les raquettes, 25L de Mizone goût passion, 15L de mizone goût Orange et 5L de coca, voilà pourquoi on ne joue que 1h30, si on jouait 2h, il en faudrait le double, y’a pas assez de stock et puis faudrait faire venir le prêtre, et lui il est pas dispo le samedi matin…….enfin bref un beau bordel.

A l’entrée vous êtes accueillis par un gentil indonésien qui dort et qui vous rappelle qu’il est 11h un samedi et que vous vous apprêtez à faire du sport et à transpirer.

Les terrains sont pas mal, en même temps j’ai pas de points de comparaison, les raquettes louées ont un cordage un peu lâche parfait pour les débutants (comme les skis défartés pour les classes de neige…….oh la neige me manque), ils n’ont que des balles pro, ce qui donne un résultat spectaculaire avec les raquettes, ils ont des sièges en rotin pour se reposer et des schémas explicatifs pour bien s’étirer pour ceux qui penseraient qu’il vaut mieux s’étirer que d’avoir mal à la fesse gauche pour 3 jours……….et si vous êtes gentils, le monsieur de la réception vous prêtera un DVD pour apprendre à jouer au skash façon TV5 Monde, c’est à dire avachi dans votre canapé.

Maintenant que vous êtes réveillés et en pleine forme pour la journée, voici quelques idées d’enchainement possible : un SPA avec des spécialistes (quoique je préconise d’y aller le lendemain, vos muscles étant encore tout endolori par vos efforts matinaux), le Ratu plaza sans s’être douché et encore en tenue, vous serez ainsi sûrs d’avoir de la place dans l’ascenseur, à tester également la sieste jusqu’18h, un tournoi de PES 2008, quoique Fifa 2008 soit mieux apparemment (ça me fait vraiment chier d’avoir gacher 7000 Rp dans ce jeu…….MERDE), des petites patates au coin du feu……enfin bref une multitude de choix aussi varié qu’il y a de sorte d’insectes dans ma salle de bain..

Et pour ceux qui veulent nous rejoindre tous les samedis matin, n’hésitez pas, on est open, comme au tennis…

mercredi 7 novembre 2007

Kantor Imigrasi – volume II (par FV "Bis Repetita Placent")

On parle de records en pagaille pour les J.O de Pekin, en voila un qui devrait durer…au moins un mois, jusqu’a ma prochaine visite au Kantor Imigrasi: 3 jours pour renouveler mon visa sosbub…le cul m’en tombe et mes bras sont troues…

Malgre les efforts de l’ orang pintar de Matraman (une sorte de chamane qui soigne ses patients a base de massages et breuvages point très agréables), c’est avec la tête dans l’anu et une bonne grippe que je pars au kantor imigrasi en ce mardi matin…quitte a passer une journée de merde, autant la mettre a profit…

Apres pas mal de temps perdu dans les embouteillage, me voila arrive, a 11h30, au bureau de l’immigration de Jakarta Centre, qui comme son nom le fait deviner, est situe au Nord de Jakarta…

- Bonjour, je viens pour mon visa…
- Alors la je te coupe tout de suite jeune homme, c’est “jam istirahat” (la pause), reviens a 1h

Je proteste pas, et m’assois dans un état de semi-somnolence très en phase avec l’ambiance du lieu…
Pendant une heure, je les regarde jouer au ping pong…leur jeu est a l’image de leur administration: petit bras, fourbe, truqueur, et sans panache…comme ils ont l’air heureux…le naturel revient au galop lorsque la balle tombe…ils attendent alors que l’un des “usagers” du service public ici présents se dévoue pour leur rapporter la balle…c’est significatif de leur vision du service public: le public au service des fonctionnaires.

A 20-12 pour Pak Dedy, l’épilogue d’une partie morne et aussi peu excitante que le lieu dans lequelle elle se déroule, la balle roule jusqu’a mes pieds…Pak Dedy me regarde, impatient… je le regarde patiemment, imitant ce regard vide et nauséabond dont il me gratifie a chacune de mes visites…on se regarde…tiens, rien ne se passe, comment cette situation d’un suspense hitchcockien va-t-elle se débloquer? Pak Dedy prend finalement la lourde décision de bouger son gros cul et de venir ramasser la balle, me lançant un regard noir et belliqueux, se disant sûrement: mais c’est pas possible d’être aussi fainéant et de faire preuve d’autant de mauvaise volonté…bienvenu au club…

Ca y’est, il est 1h…je vais peut être pourvoir tout régler avant la fermeture…
Que nenni l’ami…ah ben non, le chef est pas la aujourd’hui, on peut pas signer ton papier, faut revenir demain, me dit Pak Wijaya avec un grand sourire d’imbécile et un ton non moins imbécile…après de vaines protestations, j’essaies de m’assurer que demain il sera la…oui, il sera la…peut être…ça vaut le coup d’essayer non?

Le lendemain matin :
« ben oui, il est la, mais il faut aller demander une lettre d’authorisation au Kantor wilayah avant qu’il puisse signer !! Voyons jeune homme, c’est la procédure standard ! »
Apres avoir fait comprendre a cette personne visiblement finie au pipi qu’elle m’insupportait au plus haut point, je pars pour le kantor wilayah, qui pour rendre les choses plus simples, est situe a Jakarta Est, a une heure de moto…

Comme de par hasard, j’arrive tout juste pendant la pause…je patiente…je bloque alors sur la pancarte devant la porte d’entrée…ici on ne dit pas « ouvert », ou « ferme », mais « vous n’etes pas encore en retard » ou « vous etes deja en retard » …j’en suis reste dubitatif pendant toute la pause déjeuner…

Au retour de la pause, Pak Jayahartono me dit, ah oui mais la non, va falloir revenir demain matin.

- Non !
- Comment ca non ? demande t’il surpris
- Ben non, c’est tout, vous allez me faire la lettre aujourd’hui
- Ben non, c’est pas possible, ça va prendre trois heures, et dans trois heures on ferme

Je me courrouce alors quelque peu, irrité comme des hémorroïdes, révolté comme un cessessioniste, dans un état proche du Delaware… je respire, me ressaisit, et lui demande quelles sont les différentes étapes de ce processus de 3 heures

- Il faut que le chef signe, mais la il prend sa pause
- Jusqu’a quelle heure ?
- Jusqu'à 2h
- Et ben a 2 heures, il va revenir de sa pause, il va signer ma lettre, et il va pas casser les couilles a mon zob
- Pas possible…
- Pourquoi ?
- Il faut 2h…
- Pour signer une lettre ??
- Oui…
- A 4h le kantor imigrasi sera deja ferme…
- Je sais…
- Mais tu t’en fous…
- Bon, allez, a 3h et n’en parlons plus…
- Deal…

Epilogue: De retour jeudi matin au kantor imigrasi:
- Veuillez patienter…
- Pourquoi ?
- Faut attendre le chef..
- Il arrive a quelle heure?
- Il est déjà arrive, mais il petit déjeune…

Ben oui, ce serait dommage de prendre sur son temps prive pour faire quelque chose qu’il peut faire pendant les heures de travail…je suis sur qu’apres le cafe et la clope du matin, il retient le 3e "C", a en avoir des crampes au sphincter, pour pouvoir poser sa pêche au bureau… on optimise la journée…

10h mon passeport est enfin tamponne…

En sortant, je passe devant la « boite a suggestion » étrangement vide…j’aurais bien une suggestion pour améliorer un peu le service dans cette administration, mais ma bonne éducation m’interdit de l’exprimer…

A ce propos, en tant que fondateur, et pour l’instant seul et unique membre du comite contre le service d’immigration de la république indonésienne, je vous invite, a l’occasion du lancement national de la campagne sortez vous les doigts du cul - en signe de protestation contre l’inefficacité volontaire de cette administration - a placer votre index droit dans votre narine gauche a chaque fois que vous serez confronte a un fonctionnaire du service… il est temps que le mouvement s’organise…

Dont give up the fight !!

Where to find ... In Jakarta?

Allez, on parle beaucoup de bouffe en ce moment sur le blog, donc je vais vous donner de vraies bonnes adresses, sur les mets un peu hard-to-find:

  • Manger du bon porc a Jakarta: Kedai Kenanga, dans le complex Wijaya, pres de Darmawangsa Square. Commandez le Nasi Campur. C’est un warung vraiment tout simple mais qui reste propre et vraiment tres bon. Pas cher du tout, compter dans les 30,000 roupies avec une boisson. C’est juste a cote du Lang Viet d’ailleurs.
  • Manger du chien a Jakarta: A part dans les petites ruelles de Kota, il y a des warungs qui vendent du chien, avec des chauves souris et autres trucs bizarres, au Food Court au dernier etage de mall ambassador. Pour pas choquer les gens, le chien s’appelle RW. Amenez vos enfants.
  • Manger de bons kebabs a Jakarta: D’apres CM, il faut aller a Doner Kebab: celui de Kelapa Gading obtient mention honorable
  • Manger des oeufs de tortue/ailerons de requin a Jakarta: J’y suis alle avec mon boss, quel plaisir!! Attention, le nom je m’en souviens plus donc il va falloir etre chanceux et faire marcher vos petites gambettes: Vous prenez Hayam Wuruk. A l’intersection avec Mangga Besar, vous descendez du taxi. Vous avancez dans Mangga Besar et vous prenez non pas la premiere, mais la deuxieme rue a droite. Marchez encore 200 metres. C’est la, le seul resto de la rue... Installez vous, et faites vous plaisir a contribuer a l’extinction d’especes animales menacees.
  • Enfin, et pour ceux qui aiment les steroides, parait-il qu'on peut en acheter au marche Pramuka a Jakarta Est, a 10X moins cher qu'en Europe. Il y a aussi du Valium, Viagra, etc... Le marche est particulierement connu comme marche noir pour toutes les especes menacees indonesiennes, dixit un article d'Associated Press:
"Animal rights activists say Jakarta's Pramuka Market - a five minute walk from where the siamang gibbon is held in a ramshackle house stacked with cages - is Asia's largest black market for rare animals. "You want baby orangutans?" said a market vendor who identified himself only as Iwan. "How about a siamang gibbon? Better be quick, I've sold five already today. If there is anything you want, we can get it for you," Iwan added"

lundi 5 novembre 2007

Al Nafoura

Le restaurant du méridien offre une belle carte bien remplie dans un joli décor. Pas donné mais bonne cuisine libanaise et méditerranéenne et l’offre est assez réduite dans la capitale pour le souligner. A mon goût, ce sont les mezze qui sont les plus sympas, et en pole position : le taboulé, bien persillé comme il se doit, parfait. Le houmos et la purée d’aubergine sont pas mal non plus mais grosse déception pour la moussaka qui ressemble à tout sauf à une moussaka ; en plats, mes kofté étaient un peu sèches et servies avec des frites (SIC) mais les courgettes farcies du copain bien parfumées et délictueusement fondantes. Le cadre est joli, l'ambiance douce avec coin fumeur et non fumeur, et un passage tonitruant de la danseuse du ventre en milieu de soirée.

Al Nafura : dans l’hôtel Le Meridien, sur Sudirman

Catégorie : classe (prix très honorables mais vin très cher), compter 200 000 / pers pour plusieurs mezze + plat

Note : 7,5/10 (9:10 pour le taboulé)

Originalité : cuisine moyen-orientale

jeudi 1 novembre 2007

Lang Viet

Pour l’amour de la cuisine vietnamienne, j’écrirais une ode au Lang Viet ! Pour m’avoir redonné espoir dans cette ville de ouf de manger l’une de mes cuisines préférées, pour m’avoir donné l’occasion de pouvoir enfin narguer nos potes de Singapour qui n’ont toujours pas trouvé un resto viet digne de ce nom dans la capitale culinaire, et surtout pour m’avoir procuré ce sentiment indiciblement réconfortant de savoir que je peux me taper une vraie PHO quand il me plait, je dis MERCI de tout mon bidou de gourmande au Lang Viet !

Vous l’aurez compris, j’adore ce resto, le cadre, intime, boisé, vietnamien (ben oui, c’est pas un avion) est charmant, la vaisselle : un plaisir des yeux, tout est détails jusqu’aux sets de table que l’on peut d’ailleurs acheter, comme les peintures en exposition puisqu’il s’agit aussi d’une galerie. Côté cuisine, plaisir des papilles assuré avec une multitude d’entrées plus sympas les unes que les autres (nems, rouleaux de printemps, salades, gâteaux de riz farcis, crêpes…) et pour les plats… et bien je ne sais pas trop puisque je n’y ai jamais pris que des soupes PHO. Petit regret à ce sujet : pas de wanton soup, ni de wanton frits d’ailleurs et, de manière générale, le choix des plats gagnerait à être étoffé. Le personnel est super gentil, mais attention, ça ferme tôt : dernière commande à 21h30 sauf si vous emmenez dans votre sac un Pak négociateur…


Lang Viet: Komplex Wijaya II, de 11 h à 22h
Catégorie : moyen, compter entre 50 000 (bb mangeur) 150 000 (explosage de bide) par personne et avec bière

Note: 9,5/10 pour la bouffe, 8/10 pour le cadre, 8/10 pour le service

Originalité : galerie

Inconvénient ou avantage : non fumeur