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mardi 13 mai 2008

Le Kantor Imigrasi (Par FV)


Comment décrire l'atmosphère du lieu…une foultitude d'uniformes qui déambulent d'un pas nonchalant dans les couloirs, démarche de visiteur de musée, kikil basile, le sourire aux lèvres, et la kretek au coin du sourire…une capacité à ne rien foutre tout simplement luar biasa

1ère étape, attirer l'attention…entre Pak Dedy occupé à fumer sa kretek à côté du panneau "no smoking", pak Wijaya débordé par l'astiquage de sa raquette de ping-pong (véridique, ça a pris une heure), et Pak Nyoman occupé à regarder béâtement dans le vide en attendant que quelque chose ne se passe pas, mon 6ème hmmm-hmmm attire finalement l'attention d'un petit moustachu : c'est pour quoi ?

-ben j'aurais bien fait un ping pong avec ton pote, mais là tout de suite, j'aimerais renouveler mon visa…kira-kira, ça prendra combien de temps ?

A question stupide réponse stupide…mini-bowo se bidonne avec son pote, qui lache un instant sa raquette pour demander : Pourquoi, t'es pressé ? t'as des trucs à faire ? allez tunggu aja, silakhan duduk…

Une fois assis, l'organisation de l'affichage sur les murs me frappe…de petites notes format A4 disposées avec parcimonie sur les murs de la salle listent les documents à préparer et la procédure à suivre…et sont encadrées par d'énormes posters d'un mètre sur deux détaillant le planning et les résultats des tournois de ping-pong et d'échec du bureau…

On comprend mieux alors que le lustrage de la raquette de Pak Wijaya passe avant mon visa…d'après les résultats du tournoi d'échecs, Pak Nyoman n'a pas l'air très malin, son regard bovin plein de vide s'explique finalement très bien…il y a une certaine logique dans ce lieu quand on essaie de le comprendre...

5 heures, 275 marches, une bouteille d'Aqua, un paquet d'oreo, 18 clopes, et un coup de tampon plus tard, je me dis qu'ils sont quand même forts ces bons à rien… plus ils sont lents, incompétents, pétri de mauvaise volonté, plus ça dure, et plus les gens ont envie de payer pour accélerer la procédure…tout le système est fait pour encourager les dysfonctionnements et l'incompétence…ils font rien, mais ils le font à la perfection... chapeau melon les pejabats…conclusion magnifique de cette visite, la fonctionnaire m'ayant rendu mon passeport ferme son guichet avec un petit écriteau : istirahat…oui, reposes toi bien…

P.S : j'ai bien aimé aussi la prise d'empreintes digitales… genre ils ont un système informatique centralisé comme au FBI pour recouper les empreintes… j'imagine la scène au poste de police…

-tiens cousine, les empreintes qu'on a trouvé sur le lieu du crime, regardes ce que tu peux trouver

-tout de suite chef….ben… il avait les doigts gras... il a du manger un ayam goreng...celui là on le laissera pas filer chef…


dimanche 24 février 2008

"Mafia peradilan"

Legal Vultures Feast in Indonesia

DISCUSSING the frequently bewildering outcomes of their judicial system, Indonesians blithely refer to the "court mafia", those involved in the organised practice of auctioning off justice to the highest bidder.

The most senior judge in the land, Constitutional Court chief Jimly Asshiddiqie, goes further, likening participants in the legal system to vultures — feeding on the unfortunates who fall into their clutches.

"Judicial corruption is one of our big problems," he said in an unreported briefing of foreign diplomats and journalists last month. "In the country there is known to be a judicial mafia — in that system everyone 'squeezes'."

First the police "squeeze" those they arrest, demanding bribes, Judge Asshiddiqie said. "Then prosecutors squeeze the criminal.
"When he gets to court, the first man to squeeze is the registrar. And when he comes to the judges, they again squeeze the criminal, but they get only the bones."

Some of those bones belong to sweet-faced Ary, an ambitious 22-year-old who occasionally dropped by our home to practise English, hoping to find a cruise ship job.

Six months ago Ary was stopped outside a Jakarta cafe after buying a small packet of marijuana. Five police pounced, punching and kicking.
"First they asked me if I had anything valuable in my home," Ary said. "I asked why they did not arrest the dealer — he was two steps away."
One policeman spat in his face, yelling: "You are not human any more. You are an animal. You have no rights any more as a criminal."

At the police station the beatings continued, with police demanding names of others to arrest. "They were just hitting and hitting, saying they would charge me as a dealer."
Ary was stripped and forced to stand in a corner for hours. "Every time another policeman came by they would say 'new boy', and hit or kick me."

When Ary's mother arrived, police pointed to her bruised and bloodied son. If she paid $1000 the beatings would stop, the arresting officer said.
She agreed, although it amounted to all her savings. For another $10,000 he could be released, but she had no access to that sort of cash. The family had run a clothing business from their home, but lost everything in floods five years ago.

Ary was taken to a tiny cell, less than three metres square, along with 13 other prisoners. Several had also been caught in drugs stings, by police working in concert with dealers.
One motorbike rider said a prostitute neighbour had paid him $3 to pick up some putah (low-grade heroin). Police whipped him with electrical cable until he confessed to dealing.
In the next 50 days, police delayed filing charges against Ary, while they haggled with his mother. "They said a dealer can pay with the rest of his life," said Ary. "So you better pay."

About $500 was paid to reduce the amount of marijuana seized and ensure Ary was charged as a user, but he faced continual threats of years in jail.

One policeman said it would have been easier and cheaper if Ary had assaulted, even killed, someone. The new police chief is an anti-drugs crusader, but for the court mafia this represents a business opportunity, the chance to ask for bigger bribes with the threat of long sentences. Police finally reduced their demands to $5000, but could not guarantee Ary's charges would be dropped. The family began negotiating with the next people in the legal chain, the prosecutors.
"The prosecutors open this book in front of me," Ary said. "They said the punishment would be five years."

After selling belongings and borrowing from friends, Ary's mother gave $2000 for the prosecutors to reduce their sentence request to nine months.

Then she had to pay a $200 "appointment fee" to meet the judge. She handed over another $1000 and he complained the family had asked too many people to help so he would have to share it.

In a brief hearing, Ary received a nine-month sentence and was sent to Jakarta's Cipinang Prison. Inside, he had to fight for status in a harsh hierarchy. Here, too, everything came at a price. A visitor meant he had to pay $3 to leave his cell, a less crowded cell costs — $80 will buy a private room — and prisoners need $30 a month for food as the official rations are inedible.
Transvestites wander from cell to cell, offering themselves for a few dollars. Drugs and alcohol are freely available, said Ary, supplied by the guards.

Mysteriously, another $500 to prison officials saw Ary released three months early, but he is understandably cynical about the justice system. "Police, judges the courts, they are all the same, it's all about money," he said. "They are criminals in uniform."

Ary's name has been changed to protect him. (Source: The Age)

mardi 12 février 2008

Kantor Imigrasi - Volume III - a l'aeroport

Ces 6 mois de visa sosbud sont vite passes, car comme disait SZ: "bon sang que le temps passe vite" – oui ca fait toujours bien de citer un Grand Monsieur de la chanson francaise dans ses revues.
Il me faut donc quitter le pays une semaine pour obtenir un nouveau visa, et comme Air Asia a ouvert une nouvelle ligne pas cher vers Bangkok, pourquoi ne pas aller passer une crazy week in the land of the free.

J'arrive donc a l'immigration, je pose mon billet et mon passeport sur le comptoir en repensant a ma derniere visite au Kantor Imigrasi…"qu'est-ce qu'ils ont pu me casser les sacs a jus de couilles", murmure-je (a l'Anggur Hitam) pour reprendre la pensee chamaree non pas de Pascal mais de Mr. J, autre grand penseur de son époque.

- Ah non, desole, on va etre oblige d'annuler votre ticket, il faut que vous retourniez au Kantor Imigrasi pour regulariser votre situation
- Regulariser ma situation? C'est-a-dire petit homme?
- Vous etes pas enregistre en tant qu'expat…
- Si si si nabot moustachu, j'ai une carte de l'ambassade et de la police
- Oui, mais au bout de 90 jours, il faut vous enregistrer a l'immigration en tant qu'etranger, s'enregistrer a l'amabssade et la police ca ne suffit pas...
- C'est vrai qu'a l'immigration ils doivent pas se douter que je suis etranger, mis a part le fait que je suis tout blanc et que je fais 2 metres, le fait que leur lieu de travail s'appelle l'immigration, ca a pas du les mettre sur la piste...
Je vais au Kantor imigrasi tous les mois, en prolongeant mon visa la troisieme fois, il ne leur ai pas venu a l'esprit la grande idee de m'enregistrer...voire de juste m'informer de l'obligation de s'enregistrer?
- Ben non, leur boulot c'est de prolonger ton visa, pas de t'ecrire une lettre d'enregistrement, meme si c'est la meme personne qui s'en occuppe
- si c'est illegal de rester en Indonesie sans cette lettre qui a l'air tres importante, comment se fait-ce qu'ils acceptent de prolonger mon visa sans la susdite lettre que tu vas te mettre dans l'anu?... et enfin, expliquez moi l'interet d'aller me faire enregistrer en tant qu'expat alors que mon sejour en Indonesie est fini et que je veux partir...il faut etre resident ici pour ne pas habiter ici?
- Ecoutes moi je te dis comment sont les regles et puis c'est tout, allez, files au Kantor Imigrasi

Pour faire court, il m'a finalement laisse passer, parce qu'il est gentil, mais si jamais son superieur l'apprend c'est lui qui va avoir des problemes, donc il faut que je sois reconnaissant...

Je terminerai en citant un certain Docteur Gynecologue de Sarcelles: "espece d'imbecile, tu te prends pour qui avec ton ton d'imbecile?"

mercredi 7 novembre 2007

Kantor Imigrasi – volume II (par FV "Bis Repetita Placent")

On parle de records en pagaille pour les J.O de Pekin, en voila un qui devrait durer…au moins un mois, jusqu’a ma prochaine visite au Kantor Imigrasi: 3 jours pour renouveler mon visa sosbub…le cul m’en tombe et mes bras sont troues…

Malgre les efforts de l’ orang pintar de Matraman (une sorte de chamane qui soigne ses patients a base de massages et breuvages point très agréables), c’est avec la tête dans l’anu et une bonne grippe que je pars au kantor imigrasi en ce mardi matin…quitte a passer une journée de merde, autant la mettre a profit…

Apres pas mal de temps perdu dans les embouteillage, me voila arrive, a 11h30, au bureau de l’immigration de Jakarta Centre, qui comme son nom le fait deviner, est situe au Nord de Jakarta…

- Bonjour, je viens pour mon visa…
- Alors la je te coupe tout de suite jeune homme, c’est “jam istirahat” (la pause), reviens a 1h

Je proteste pas, et m’assois dans un état de semi-somnolence très en phase avec l’ambiance du lieu…
Pendant une heure, je les regarde jouer au ping pong…leur jeu est a l’image de leur administration: petit bras, fourbe, truqueur, et sans panache…comme ils ont l’air heureux…le naturel revient au galop lorsque la balle tombe…ils attendent alors que l’un des “usagers” du service public ici présents se dévoue pour leur rapporter la balle…c’est significatif de leur vision du service public: le public au service des fonctionnaires.

A 20-12 pour Pak Dedy, l’épilogue d’une partie morne et aussi peu excitante que le lieu dans lequelle elle se déroule, la balle roule jusqu’a mes pieds…Pak Dedy me regarde, impatient… je le regarde patiemment, imitant ce regard vide et nauséabond dont il me gratifie a chacune de mes visites…on se regarde…tiens, rien ne se passe, comment cette situation d’un suspense hitchcockien va-t-elle se débloquer? Pak Dedy prend finalement la lourde décision de bouger son gros cul et de venir ramasser la balle, me lançant un regard noir et belliqueux, se disant sûrement: mais c’est pas possible d’être aussi fainéant et de faire preuve d’autant de mauvaise volonté…bienvenu au club…

Ca y’est, il est 1h…je vais peut être pourvoir tout régler avant la fermeture…
Que nenni l’ami…ah ben non, le chef est pas la aujourd’hui, on peut pas signer ton papier, faut revenir demain, me dit Pak Wijaya avec un grand sourire d’imbécile et un ton non moins imbécile…après de vaines protestations, j’essaies de m’assurer que demain il sera la…oui, il sera la…peut être…ça vaut le coup d’essayer non?

Le lendemain matin :
« ben oui, il est la, mais il faut aller demander une lettre d’authorisation au Kantor wilayah avant qu’il puisse signer !! Voyons jeune homme, c’est la procédure standard ! »
Apres avoir fait comprendre a cette personne visiblement finie au pipi qu’elle m’insupportait au plus haut point, je pars pour le kantor wilayah, qui pour rendre les choses plus simples, est situe a Jakarta Est, a une heure de moto…

Comme de par hasard, j’arrive tout juste pendant la pause…je patiente…je bloque alors sur la pancarte devant la porte d’entrée…ici on ne dit pas « ouvert », ou « ferme », mais « vous n’etes pas encore en retard » ou « vous etes deja en retard » …j’en suis reste dubitatif pendant toute la pause déjeuner…

Au retour de la pause, Pak Jayahartono me dit, ah oui mais la non, va falloir revenir demain matin.

- Non !
- Comment ca non ? demande t’il surpris
- Ben non, c’est tout, vous allez me faire la lettre aujourd’hui
- Ben non, c’est pas possible, ça va prendre trois heures, et dans trois heures on ferme

Je me courrouce alors quelque peu, irrité comme des hémorroïdes, révolté comme un cessessioniste, dans un état proche du Delaware… je respire, me ressaisit, et lui demande quelles sont les différentes étapes de ce processus de 3 heures

- Il faut que le chef signe, mais la il prend sa pause
- Jusqu’a quelle heure ?
- Jusqu'à 2h
- Et ben a 2 heures, il va revenir de sa pause, il va signer ma lettre, et il va pas casser les couilles a mon zob
- Pas possible…
- Pourquoi ?
- Il faut 2h…
- Pour signer une lettre ??
- Oui…
- A 4h le kantor imigrasi sera deja ferme…
- Je sais…
- Mais tu t’en fous…
- Bon, allez, a 3h et n’en parlons plus…
- Deal…

Epilogue: De retour jeudi matin au kantor imigrasi:
- Veuillez patienter…
- Pourquoi ?
- Faut attendre le chef..
- Il arrive a quelle heure?
- Il est déjà arrive, mais il petit déjeune…

Ben oui, ce serait dommage de prendre sur son temps prive pour faire quelque chose qu’il peut faire pendant les heures de travail…je suis sur qu’apres le cafe et la clope du matin, il retient le 3e "C", a en avoir des crampes au sphincter, pour pouvoir poser sa pêche au bureau… on optimise la journée…

10h mon passeport est enfin tamponne…

En sortant, je passe devant la « boite a suggestion » étrangement vide…j’aurais bien une suggestion pour améliorer un peu le service dans cette administration, mais ma bonne éducation m’interdit de l’exprimer…

A ce propos, en tant que fondateur, et pour l’instant seul et unique membre du comite contre le service d’immigration de la république indonésienne, je vous invite, a l’occasion du lancement national de la campagne sortez vous les doigts du cul - en signe de protestation contre l’inefficacité volontaire de cette administration - a placer votre index droit dans votre narine gauche a chaque fois que vous serez confronte a un fonctionnaire du service… il est temps que le mouvement s’organise…

Dont give up the fight !!

dimanche 7 octobre 2007

La peau drue (par DG)

Suite de mes aventures avec nos amis les flics de Jakarta :
Choppé à faire une demi-tour "seulement jours fériés" un samedi sur Sudirman (et oui, le samedi n'est considéré hari libur que pour les 3 in 1 apparement m'enfin le code de la route à Jkta à ses raisons que la raison ne connait pas).
Après avoir débattu 5 min avec le flic sur la liburation du samedi et la quadrature du cercle, je lui ai dis : "d't'façon, ta chatte, je te paye pas tes 30,000", du coup il m'a gardé mon permis et il m'a dit de me pointer à tribunal le mardi 7 aout pour mon jugement.
Après renseignement, c'est des jours en semaine, il faut se pointer dès le matin, attendre toute la journée bref c relou, du coup on a payé un agent pour récupérer mon permis, et vu qu'on a payé 100,000 je pense que le mec à corrompu un mec du tribunal et voilà!
J'ai pas voulu filer 30mille à flic de la rue, et j'ai fini par filer 100mille à un flic des bureau... Moralité : y'en a pas. Tu veux éviter la corruption, elle revient au galop.

Rubrique trucs et astuces si vous vous faites choper :
- ne pas parler indonésien, ne pas parler anglais (-"tu es serbe ou bosniaque? - Che chuis portugech...")
- si pas en tort, "je suis pas en tort, ta chatte ta chatte ta chatte" et ne pas signer son PV, si tu garde le sourire et que t'es pas pressé, il devrait se lasser avant toi (pasque tu lui bouffe son temps pour en raquetter d'autres)
- si en tort, ou pressé, payer mais négocier avant (ou transférer son cash du portefeuille ds la chaussette sauf 20,000 : désolé l' poulet, j'ai plus que ça) 50,000 Rp est une somme communément accepté du feu rouge à la ligne blanche (jamais essayé pour l'homicide involontaire... belum).
- Ne pas signer leur PV de merde, ils vont vous entuber sur la description des infractions avec leur écriture patte de mouche en langue étrangère (en plus du demi-tour, mon flic m'avait rajouté une autre infraction, rien que pour faire chier).

Bonne route ;-D