dimanche 3 août 2008

L'Anggur Hitam .... (par FV le Somnelier)

Si la Bintang est le cadeau des Dieux, l'anggur hitam les a fait tomber sur la tête et a retourné la mienne par la même occasion… L'anggur hitam, c'est un cadeau empoisonné...

Un cadeau, car à 7,500 Roupies le litre, et ben c'est cadeau fils…tu risques pas de te mettre une telle race pour moins cher n'importe où dans le monde…

Empoisonné, au sens propre, car ça reste une boisson quand même pas très saine il faut l'avouer, et des gens en sont même morts parait-il…

Quelle est la recette de ce résidu de vomi des dieux ??? Et bien, si recette il y a, c'est un secret aussi bien gardé que la recette du Coca-Cola ou du Nutella. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il y a de l'arak, du ginseng, du krating daeng (Red Bull), et forcément d'autres ingrédients magiques et machiavéliques qui lui donnent cette couleur, cette puissance, et ces arômes si particuliers.

L'anggur hitam, c'est sucré et âpre à la fois, c'est doux mais plein d'alcool, ça met en confiance mais ça crée le danger… C'est un peu écœurant et ça a le même goût à la descente qu'à la remontée.

Par une soirée de vendredi tout ce qu'il y a plus biasa, DG, CR, ClemR, VB, et moi-même, profitons du break de Mr Tony Q pour aller étancher notre soif à moindre frais dans les warungs de Plaza Menteng. Le sac plastique dans la main, la paille dans la bouche, l'anggur hitam descend dans nos gosiers tel Luc Alphand à Val d'Isère…

Retour à l'intérieur, l'anggur hitam a décuplé nos sens et créé une nouvelle ferveur.. ca joget, ça goyang au son de om funky… et puis ça devient plus difficile de discerner les formes et les sons, un passage de tronche sous la flotte s'impose… C'est la cohue dans la salle reggae, je descends aux toilettes du rez de chaussée ou je surprends DG en flagrant délit de posage de renard… Quelle petite nature me dis-je… Il s'avérera par la suite qu'il était juste en avance sur le deuxième effet kiss-cool de l'anggur hitam, celui qui n'est pas très très agréable…je sors prendre l'air, m'assois sur le trottoir et commence à griller une tige… Erreur!! Cette clope me débaroule tel une avalanche, la terre tremble, les murs tournoient… je vais m'allonger 5 minutes… qu'est ce qu'on est bien sur ce trottoir, voilà qui répond à tous mes besoins et désirs… après de longues minutes de lutte, je suis enfin bien, étendu sur le trottoir, serein, jusqu'à ce que VB et ClemR veuillent me ramener… mais non, c'est bon, je me repose 5 minutes, je prendrai un taxi…après une petite heure, ClemR perd patience et prononce des mots que je ne citerai par sur ce blog familial…bref, je me hisse à la place du mort, tête par la fenêtre, tel un épagneul breton sur le chemin de la promenade dominicale, l'enthousiasme en moins, et un flot de liquide gastrique ininterrompu coulant sur la portière de la 307 de VB en plus.

Enfin arrivé, je pars directement me coucher. Au matin, je sens comme une douleur à la clavicule, mon matelas est dûr et froid. Normal c'est le carrelage de ma salle de bain… la journee est officiellement déclarée morte... je traine ma gueule de bois jusqu'au canapé où je passe la journée à agoniser... plus jamais l'anggur hitam, plus jamais… mais comme dit le proverbe, il ne faut jamais dire «Petit vendeur ambulant de plaza menteng, je ne boirai pas de ton anggur hitam »…

vendredi 1 août 2008

Le cadeau des dieux (par SZ)

Un soir, en sortant du Club 36, TO, imbibé à la bière, s'est trouvé une âme de poète : "Eh... heu... Quand même, c'est heu... Le, la Bintang là, c'est heu un... un cadeau des dieux, franchement, non ?".

Bintang : Bière indonésienne, petit bijou sorti de la maison Heineken. Taux d'alcool variable d'une bouteille à une autre, mais rassurez-vous, on sait quand même qu'il y en a "kurang dari 5%" (moins de 5%). Une légende (à vérifier) dit que cette bière ne peut pas être exportée à cause de son taux d'alcool indéterminé. Boisson douce au palais, légère au goût, bon marché, elle a tout pour plaire. Toute personne qui se prend une cuite en Indonésie connaît son nom. "Bintang", ça veut dire "Etoile", une étoile qui illumine les nuits. On la boit pression ou directement au goulot d'une grande bouteille (620 ML), fraîche ou non, généralement décapsulée avec un briquet. Elle se trouve facilement, et se laisse boire tranquillement, au rythme de chacun.

Si vous avez le malheur de ne pas apprécier la Bintang, rassurez-vous, il y a des alternatives : l'Anker, autre bière indonésienne, est la concurrente directe de notre star (pratiquement tous les bars servent soit de la Bintang, soit de l'Anker). Attention, l'Anker est amère. Ensuite il y a la Heineken, plus forte que la Bintang (et moins bonne à mon goût). On trouve aussi de la Calsberg (berk), de la Corona (bof) et de la Guinness (alors celle-là, j'ai jamais compris comment elle s'est retrouvée en Indonésie...).

Conclusion : On est bien loin des bières belges et françaises de qualité, mais punaise, heureusement il y a la Bintang !


lundi 7 juillet 2008

Y’a une indonésienne qui habite chez moi !

Et ce n’est certainement pas Mr X qui me contredirait, mais une indonésienne est plus rapide qu’un TGV en pleine descente avec vent dans le dos. Au pays du nasi goreng, Bénabar est roi, à croire qu’il y est venu s’y ressourcer pour écrire. Les stéréotypes ont la vie dure mais il faut avouer qu’après quelques heures de bataille pour retrouver votre chez vous tout trop propre, vous vous délectez de pouvoir remettre votre TV sur la seule chaîne qui mérite qu’on s’y intéresse. Et là, vu que votre soirée s’annonce des plus excitantes en compagnie de PJ and co, vous assurez vos arrières et allez vous délester aux toilettes : ce serait dommage de rater un suspens aussi bien tourné……Catastrophe, en faisant vos petites affaires les yeux dans le vague à ruminer cette défaite en demi finale de coupe du monde de rugby, votre regard s’attarde sur un détail inhabituel du paysage de votre salle de bain : la brosse à dent de la demoiselle trône fièrement à côté de la votre…….le choc. Instantanément, votre vision périphérique se met en marche et il vous faut moins de 10s pour repérer la crème de visage blanchisseuse, le démaquillant et le shampoing pour longs cheveux ondulés. Par conte votre cerveau met beaucoup plus de temps à analyser cette situation :

-est-ce un simple oubli ? Dans ce cas, ne va-t-elle pas galérer le lendemain matin pour se laver et se préparer ? Dois-je l’appeler pour la prévenir ? Dois-je ruiner les 4h de diplomatie qu’il m’a fallu pour lui faire comprendre, sans la blesser, qu’il était temps qu’elle rentre chez elle pour de sombres raisons d’espionnage industriel……..

-ou alors est-ce un complot fomenté par ma mère se vengeant de mon squattage chez elle durant de trop longues années ?

-ou simplement, est-ce une question de culture ? est-ce un cadeau ? est-ce que les indonésiennes possèdent toute leur trousse de toilette en double ?

Je ne sais pas, je suis perdu. Je me demande si le problème vient de moi, après tout il est de notoriété publique que les hommes ont un problème d’engagement avec les femmes, peut être remarque. Mais quand même ça fait que deux jours qu’on est ensemble.

Bon allez, pour vous détendre, vous décidez d’appeler votre ami (peut être plus pour longtemps) Mr X qui a eu le bon goût de conclure le même soir que vous avec la meilleure amie de votre conquête. Le résultat est plutôt positif et vous vous sentez tout léger puisque ce pauvre bougre lui est toujours bloqué avec sa promise, ce qui, apparemment, est loin d’être de son plein gré, et il semble désespéré, prêt à craquer, prêt à prendre son kijang et aller rencontrer les parents de la belle pour fixer la date de la noce. Vous vous sentez heureux, comme si vous aviez gagné 5 euro au Morpion et vous délectez de la situation de votre ami.

Ah dur dur,

Question : est-ce que cette histoire aurait pu se produire ailleurs dans le monde ? Certainement. Est-ce que ce post alors est d’une totale inutilité ? Certainement aussi mais à ma décharge c’est CR qui m’a obligé.

En même temps, estimez vous heureux, je vous ai épargné les étapes où elle se barre de chez vous avec vos doubles de clefs, où elle invite sa copine chez vous toute la journée, vous demande si elle peut dormir chez vous etc etc… un peu plus elle vous ferait dormir sur le canapé parce que sa copine a un lumbago des cheveux

Misogyne, goujat, et j’en passe mais messieurs méfiez vous, il se pourrait qu’un élément plus rapide que la lumière vous démontre que la couleur originelle de votre sol n’est pas le gris mais bien le blanc.

jeudi 22 mai 2008

L’Indonésie, ou la phobie du silence et de la solitude.

L’Indonésie, ou la phobie du silence et de la solitude.

Ce qui m’a frappé lors de l’ascension du Krakatau : le silence absolu une fois arrivé au sommet - qui succède au son d’un souffle lourd encrassé par des années de tabagisme…c’était la première fois en 2 ans que je n’entendais absolument rien… je ne l’ai d’ailleurs pas réalisé tout de suite. Je trouvais qu’il y avait quelque chose d’étrange, de magnifique…ce n’était pas la vue, bien qu’elle soit elle aussi très belle… c’était le calme.

Ca tranche avec Jakarta. Une visite dominicale au Mall Ambassador vous le fera comprendre… En rentrant de Carrefour, il faut passer par les stands de DVD, les petites boutiques de fringues…chaque stand a son propre sound system, ses enceintes et boomers. Une surenchère de décibels, de la musique de partout, mais aucune n’est audible, un mélange de Bon Jovi, Beyonce, avec une touche de Dangdut…je n’ai qu’une envie, fuir… Impossible, cet endroit, insupportable à mon gout, est un populaire tempat nongkrong, les Indos s’y baladent avec plaisir, déambulent lentement entre les rayons, téléphonent même au milieu de cette insupportable cacophonie…

Dans la rue, en plus du bruit des voitures, kopajas et autre bajajs, les warungs font aussi marcher la radio ou la télé à fond, les aveugles chantent avec une boite a rythme dangdut en fond sonore…si votre autoradio est cassé et que vous êtes en manque de bruit, pas de problème, ouvrez la fenêtre au feu rouge, un gamin viendra vous chanter une chanson pour 1,000 Roupies, ou une petite vielle viendra taper sur une mini cymbale ou un morceau de bois...

Un autre exemple frappant: trekking de 3 jours dans la jungle a Sumatra. On part avec deux guides, qui nous disent : laissez les sacs, nos collègues les amèneront au bivouac ce soir…Ils arrivent donc le soir chargés comme des mules avec nos sacs, la bouffe, des bières, des casseroles…et comme si ce n’était pas assez, une magnifique radio en forme de moto de course…au lieu de profiter du calme et des bruits de la jungle, on met la radio…

Au bureau, c’est la même chose, chaque pièce a sa musique, généralement assez forte, il faut un fond sonore… Le bruit est présent toute la journée.

Passer un moment seul ? Ca ne va pas la tête ? Les indonésiens prennent rarement le temps de s'isoler. Dans la rue, dans les malls, au bureau, on les voit souvent en groupes, comme si le fait d'être seul n'était pas envisageable.

Un jour, je partais manger seul un midi. Une collègue me demande, avec l'habituelle curiosité indonésienne (un autre sujet sur lequel il y a tant à dire, revue à venir "bientôt"...) :
"- Tu vas manger où ?
- Dans le building d'à-côté.
- Avec qui ?
- Tout seul
- Tout seul ???
- Euh, oui, pourquoi ? ...
- Qu'est ce qui ne va pas, tu déprimes ?
- Euh, non, pourquoi ?
- Bon attends, je t'accompagne..."

On va au resto, on s'installe. Je commande un nasi goreng et ma collègue commande un jus de fraise.
"-Tu ne manges pas ?
- Non, j'ai déjà mangé avant de venir.
- ???... Alors, pourquoi m'as-tu accompagné ?
- Eh bien, je n'allais quand même pas te laisser aller manger tout seul !!"

Le bruit fait partie intégrante de la culture indonésienne, de même que la foule… En occident, la foule effraye, ici, elle rassure… En Indonésie, le silence met mal à l’aise, et la solitude fait peur…ayo, kita rame-rame !!

Agoraphobes, préférez l’Alaksa…

mardi 13 mai 2008

Le Kantor Imigrasi (Par FV)


Comment décrire l'atmosphère du lieu…une foultitude d'uniformes qui déambulent d'un pas nonchalant dans les couloirs, démarche de visiteur de musée, kikil basile, le sourire aux lèvres, et la kretek au coin du sourire…une capacité à ne rien foutre tout simplement luar biasa

1ère étape, attirer l'attention…entre Pak Dedy occupé à fumer sa kretek à côté du panneau "no smoking", pak Wijaya débordé par l'astiquage de sa raquette de ping-pong (véridique, ça a pris une heure), et Pak Nyoman occupé à regarder béâtement dans le vide en attendant que quelque chose ne se passe pas, mon 6ème hmmm-hmmm attire finalement l'attention d'un petit moustachu : c'est pour quoi ?

-ben j'aurais bien fait un ping pong avec ton pote, mais là tout de suite, j'aimerais renouveler mon visa…kira-kira, ça prendra combien de temps ?

A question stupide réponse stupide…mini-bowo se bidonne avec son pote, qui lache un instant sa raquette pour demander : Pourquoi, t'es pressé ? t'as des trucs à faire ? allez tunggu aja, silakhan duduk…

Une fois assis, l'organisation de l'affichage sur les murs me frappe…de petites notes format A4 disposées avec parcimonie sur les murs de la salle listent les documents à préparer et la procédure à suivre…et sont encadrées par d'énormes posters d'un mètre sur deux détaillant le planning et les résultats des tournois de ping-pong et d'échec du bureau…

On comprend mieux alors que le lustrage de la raquette de Pak Wijaya passe avant mon visa…d'après les résultats du tournoi d'échecs, Pak Nyoman n'a pas l'air très malin, son regard bovin plein de vide s'explique finalement très bien…il y a une certaine logique dans ce lieu quand on essaie de le comprendre...

5 heures, 275 marches, une bouteille d'Aqua, un paquet d'oreo, 18 clopes, et un coup de tampon plus tard, je me dis qu'ils sont quand même forts ces bons à rien… plus ils sont lents, incompétents, pétri de mauvaise volonté, plus ça dure, et plus les gens ont envie de payer pour accélerer la procédure…tout le système est fait pour encourager les dysfonctionnements et l'incompétence…ils font rien, mais ils le font à la perfection... chapeau melon les pejabats…conclusion magnifique de cette visite, la fonctionnaire m'ayant rendu mon passeport ferme son guichet avec un petit écriteau : istirahat…oui, reposes toi bien…

P.S : j'ai bien aimé aussi la prise d'empreintes digitales… genre ils ont un système informatique centralisé comme au FBI pour recouper les empreintes… j'imagine la scène au poste de police…

-tiens cousine, les empreintes qu'on a trouvé sur le lieu du crime, regardes ce que tu peux trouver

-tout de suite chef….ben… il avait les doigts gras... il a du manger un ayam goreng...celui là on le laissera pas filer chef…


lundi 12 mai 2008

Le putain de puter (par DG)

Prés en bulle

La vie d’expatrié est fort bien sympathique à Jakarta cependant il existe quelques points noirs ; ces petits comédons infâmes qui nous mettent un petit peu trop de piments dans la vie et qui par conséquent nous font bien chier. Aujourd’hui, le trafique jakartais.

C’est sans doute le 1er mot que l’on apprend en Indonésien quand on arrive à Jakarta : « Macet » (se prononce matchette) ou embouteillage, phénomène rigoureusement régulier en semaine de 8h à 11h et de 16h30 à 19h30 (grosso-merdo, sauf évènements exceptionnels), dans ces créneaux, il faut compter parfois jusqu’à 1h pour parcourir une distance couverte en 5-10 minutes durant la nuit.


Le macet est LE problème à Jakarta, et ça n’est pas près de s’arranger étant donné l’évolution du nombre de véhicule comparé à celle des voies circulables (l’un augmentant presque 40% plus vite que l’autre).
Il y eut pourtant des tentatives et des idées :
- Un nouveau moyen de transport en commun : le monorail, mais le projet lancé au milieu des années 90 est tombé sur quelques problèmes de financement à la suite de la crise monétaire asiatique de 1997, puis la reprise du projet a rencontré quelques problèmes de financements de la corruption. Du coup, nous avons de beaux piliers par endroits mais c’est tout. A noter, on commence à parler d’un MRT, métro sous-terrain… mais c’est pas pour après-demain
- Le co-voiturage a été fortement encouragé par la création, il y a une dizaine d’année, de l’ingénieuse règle du 3-in-1 : certaines grosses artères ne sont accessibles à certaines heures (les heures de macet) que pour les véhicules transportant un minimum de 3 passagers. Le système est assez foireux en fait puisque les jakartais n’ont pas vraiment joué le jeu du co-voiturage, ce qui a juste déplacé et intensifié le macet par endroits.
- Les bus-ways : dernière innovations des bureaucrates, la bus-way c’est bien pour ceux qui prennent le bus (quoiqu’aux heures de pointe…) mais ça fait encore moins de voie circulables qu’avant pour les voitures (la photo ci-dessous illustre bien la situation (merci CR).

Il faut dire que les système même de circulation à Jakarta est pour le moins très étrange. Les carrefours surtout; peu de feu et les ronds-points se comptent sur la moitié des doigts de la main. Pour tourner, il faut sagement s'aligner sur la file de droite le long du terre-plein et attendre patiemment pour faire demi-tour de croiser l'un des passages aménagés à cet effet : les fameux « Puter balik », le problème est qu'il y en a un tous les plusieurs kilomètres. La manœuvre est à recommencer quelques kilomètre plus loin si l'on souhaite tourner à droite à un carrefour, ce qui est très pratique comme vous pouvez le voir sur ce grossier schéma :


Bien sûr, il faut imaginer cela à l’heure de pointe, avec les changements de files, les motos qui se faufilent, les enfoirés qui veulent passer avant tout le monde et les connards qui vous grillent la priorité, c’est encore plus drôle.

Le Macet crée même sa petite économie parallèle: les Ojeks (moto taxis) en tirent l'essentiel de leur popularité, de nombreux vendeurs ambulants défilent entre les voitures immobilisées pour vendre journaux, boissons, Krupuks (des chips) et snacks en tous genres.
Des apprentis musiciens gratouillent vaguement leur guitares ou ukulélés déglingués et mendient entre les voitures pourtant insonorisées. Des petites rues avantageusement situées entre plusieurs axes encombrés se transforment en raccourcis à péage. Des mecs se placent aux intersections pour soi-disant aider les véhicules à faire leur demi-tour pour grapiller quelques milliers de roupies (mais ils sont bien-sûr souvent eux-mêmes une cause de Macet). Les « Jokeys » attendent leurs clients devant les zones « 3-in-1 » pour monter (moyennant paiement) dans leur véhicules et ainsi atteindre les 3 passagers nécessaires pour emprunter la rue. Les flics, se garent en plein carrefour, bloquent des demi-tours juste pour faire chier, raquettent les automobilistes qui s’aventurent sur les 3-in-1 ou les bus-ways… bref s’arrangent pour que le bordel ambiant soit encore plus le bordel. C’est sans compter les officiels indonésiens qui dans leur gros 4X4 aux vitres teintées tentent la traversée du Macet accompagnés de motards aux gyrophares hurlant… et les ambulances et camions de pompiers bloqués, les klaxons fantaisistes imitant le canard constipé… un joyeux bordel baignant dans un air hautement pollué.

Blocage de la voie d'autoroute pour le passage du Président

Les facteurs aggravants du macet sont la pluie (qui fait déborder les caniveaux et transforment très rapidement les avenues en torrents), les manifs (rares), les visites officielles (certaines rues sont ainsi bloquées parfois plusieurs heures pour le seul passage d’untel, le connard en chef), et les veilles de jours fériés (et y’en a déjà pas mal en Indonésie, sans compter tous les vendredis soirs). Une savante combinaison de tous ces éléments crée parfois un évènement exceptionnel communément appelé le « Macet total », ou la ville est tellement surchargé de véhicules, que les conducteurs ou passagers sont condamnés à passer une bonne partie de la soirée dans les embouteillages, voire même de s’arrêter passer la nuit dans un hôtel (véridic).


Le putain de puter


Un mercredi après-midi pluvieux au bureau, je décidais de monter dans ma fidèle tuture pour rentrer à mon appartement sur le coup des 17h : erreur grave !
Heureusement dans ma grande sagesse, je décidais d’embarquer à mon bord deux grandes bouteilles de bière Bintang (Le cadeau de Dieux) pour tromper mon ennuie lors du trajet que je me doutais qu’il allait être un peu long quand-même-pas-folle-la-bête.

En effet, dès que je pose mes pneus sur l’asphalte imbibé d’eau, je me rends compte de l’étendue des dégâts : « c’est vraiment un bordel magnifique ce soir » me dis-je à haute voix du ton de l’automobiliste français qui est content de parler tout seul à voix haute sans complexe (l’alcool aidant) et qui mugit parfois « connard !!!! » quand il se fait faire une queue de poisson.

Ça faisait bien une heure et une bière que je roulais maximum en seconde quand aux abords d’un carrefour, je me dis : « ce soir, c’est le trop le bordel, il faut que je trouve un raccourcis (en plus j’irai bien pisser un bol) », c’est ainsi que je décidais de tourner à gauche pour éviter de passer sous le pont qui commençait à être passablement inondé, ce qui ralentissait pas mal les voitures : erreur grave !

Et c’est au bout de 15 min supplémentaire que je l’ai vu, lui, l’ennemi, le flic à l’abri dans sa caisse à fumer sa kretek, garé en toute impunité au milieu de mon passage, m’empêchant de rejoindre mon petit puter. Je résistais à la tentation de lui faire sa fête à coup de bouteille vide et ouvrait la pleine, en avançant vers mon destin qui me conduisit une demi heure après à travers le kampung Kuningan/Tebet, à faire des ronds, des demi-tours, me gourrer de route et de me perdre dans ce labyrinthe avant de ressortir au bout d’une autre demi heure en face du MacDo Supomo, à 800m vol d’oiseau de mon bureau… là j’accuse le coup, surtout que j’ai achevé ma dernière binouze et que la batterie de l’Ipod est vide. Je me reprends vite : met une cassette de Bob Marley et interpelle un pélo pour aller me chercher deux canettes au warung, et c’est reparti : cette fois le trafique est un peu moins dense et me retrouve en moins d’une demi-heure à l’embranchement de Casablanca/Rasuna Said. Alors que je remonte doucement la longue avenue (ce qui me permet au passage d’uriner sans trop de dégâts dans une des bouteilles vides), je remarque qu’un policier détourne des voitures vers les voies de bus pour désengorger l’avenue, ce qui fait qu’au bout d’un moment, même les passagers des busways sont eux-aussi pris dans le macet. Je me décale le plus tôt possible pour faire la queue qui me permettra je l’espère de prendre le puter-balik final : erreur grave !
C’est un complot ce soir je m’en rends compte à présent, le lobby des brasseurs de bière a-t-il soudoyé la police ? toujours est-il qu’un autre policier a jugé bon de barrer le demi-tour.
La vessie vide et l’esprit embrumé, j’engloutie ma dernière cannette et me dirige vers le demi-tour qui se trouve quelques kilomètres plus loin.
J’arrive ce soir là sur les coups de 20h30 à mon appartement (bien émeché); 3 heures et demi pour rentrer chez moi alors que j’habite à moins de 10km de mon bureau (le trajet de nuit, sans macet, se fait en 10 minutes en bourrant bien) : Putain de puter…



Ci-dessous, un schéma pas très clair qui tente d'expliquer mon périple (légende : en violet, mon chemin habituel, les flêches rouges représentent le trajet effectué + ou -, c'est pas à l'échelle désolé VB), départ en bas à gauche



dimanche 11 mai 2008

Tour d'horizon des restos de Jakarta III (par CR)

Quelques adresses dans le rayon "Petit resto sympa et pas trop cher" :



IKON



Tout en long, très calme, atmosphère décontractée et paisible. Rarement plus de 5 clients.
Tableaux de Paris et de Marylin Monroe.
Plats asiatiques et européens. Nourriture plutôt bonne.
Un de mes endroits préférés à Jakarta.

L'établissement fait aussi salon de coiffure et de massages, je n'ai jamais essayé.

Budget : Plat + Boisson = Rp.50.000.

Accès wifi gratuit.

Jalan Kawi (Derrière Menara Imperium), Guntur.
tel. 021-8356963



GALERIE CEMARA 6


C'est avant tout une salle d'expositions. Mais la culture on s'en fout, vive la bouffe !

Une petite arrière-cour fleurie et paisible, à l'ombre, ventilée, peu peuplée...
Les chats se prélassent et les gens se délassent.
Un petit coin de paradis dans la jungle urbaine.
Plats asiatiques et européens. Nourriture correcte.

Budget : Plat + Boisson = Rp.60.000.

Accès wifi (gratuit ou pas, je ne sais plus).

Jalan HOS Cokraominoto No. 9, Kuningan/Menteng.
tel. 021-3911823



MIRANDA


Un autre endroit paisible... Une petite cour sympa et intimiste. Le son des grenouilles et des serveurs marrants.
Seul hic : Un gars qui chante par moments au son d'un synthé, pas toujours terrible...
Plats indonésiens et asiatiques. Nourriture bonne (mon spécial : le Ayam Kuluyak).

Budget : Plat + Boisson = Rp.50.000.

Rue parallèle à Jalan Imam Bonjol, proche de Taman Menteng.



KEDAI


Tables en bois, ambiance cantine... Un resto dans un chalet suisse ?
Ambiance surréaliste dans un building aseptisé du centre des affaires. Agréable.
Plats asiatiques et européens. Nourriture correcte.

Budget : Plat + Boisson = Rp.50.000.

2ème étage, Menara Graha Irama (Indorama), Jalan HR. Rasuna Said, Kuningan.

dimanche 4 mai 2008

Tour d'horizon des restos de Jakarta II (par FV le connoisseur)

Contrairement au dire de certains, la nourriture Indonésienne n’est pas dégueulasse, loin de la.

La preuve par trois:

  1. Ibu Keken – Anyer

Chez Ibu Keken, à Anyer Beach, ça me rappelle une chanson d’un grand artiste de la variété française :

Je veux porter des shorts,
Toute ma vie,
Avec mon escorte,
Quitter Paris,
Manger du poisson grille
Sur la plage du Gosier,
Prendre des bains de mer
Avec le ministère…

Sacre C Jérôme, paix a son âme…

L’atmosphère chez Ibu Keken, c’est tout à fait ça.

Pose trankilou sur la plage, un petit ikan bakar par-ci (poisson grille en Indonésien), une petite assiette de crevettes par la, sans oublie le cumi (calamar) et le kangkung, l’un des meilleurs qu’il m’ait été donne de goûter. Je vous conseille le Ikan Kue, littéralement poisson gâteau, parce que c’est bon comme un gâteau, c’est une petite tuerie…

Ajoutez a cela une bière bien fraîche, le bruit des vagues, le sourire et la bonne humeur d’Ibu Keken, c’est quand même pas complique le bonheur…

Ibu Keken, c’est le festival du poisson et des fruits de mer, des produits plus frais qu’un fisherman friend’s pepermint. On choisit son poisson, qu’ibu Keken jette directement sur la barbecue…c’est simple mais délicieux.

On s’en tire pour 40,000 Roupies avec une bière, on se dit c’est pas cher, donc on recommande une petite demi douzaine de bières…de toute façon, il parait qu’il faut attendre 2 heures après manger pour aller nager, alors hein, what the hell…ah oui, un détail qui a son importance, Ibu Keken est ouverte 24h/24, quelle santé cette Ibu Keken…

Ibu Keken : Anyer, devant l’hotel Marbella

Catégorie: Warung – le meilleur d’Indonésie a ma connaissance

Note: 10/10


  1. Lara Djonggrang – Cikini

Un peu plus haut de gamme, le Lara Djonggrang.

Le parfait endroit pour emmener des occidentaux fraîchement arrives, c’est typique, sans être trop « local », et ça vous évitera les :

- ah oui, mais moi je veux aller manger dans un endroit qui fait local, pas un truc a touristes…

et une fois arrive sur le lieu de la localité en question susdite au préalable:

- ce n’est pas très propre quand même, tu crois qu’ils utilisent de l’eau de source pour les glaçons ? ou est-ce qu’ils font la vaisselle ? mon dieu, je viens de voir un cafard !! c’est affreux, je crois que je vais avoir la nausée…

- mais non, fais pas ta chochotte, n’y pense plus et reprends donc une brochette de rat…tu me passes la sauce qui ressembles a un sachet de diarrhée steup’…

- beuaaaaaarkkk !

- euh, pas sur mes chaussures steuplait…tu finis pas ? je peux ?

Non, le Lara Djonggrang joue parfaitement la carte de la découverte « civilisée »…une carte thématique par région d’Indonésie, un décor superbe, chaque salle ayant une identité propre, parfait pour découvrir l’art culinaire du pays.

La singularité du lieu et son cote typique est malheureusement parfois bafouée par un groupe de passage qui se sent oblige de chanter bamboleiooooo, bamboleiiiiaaaaaaaaa….

Ca casse un peu l’ambiance…

Pour résumer, bonne bouffe sans être révolutionnaire (ce n’est pas le but recherche), mais un cadre magnifique et une parfaite introduction à la culture indonésienne…

Lara Djonggrang : Cikini, une rue parallele au TIM

Catégorie : classe mais en fin de compte très bon marche, compter environ 50,000 Roupies sans les vins

Originalité : les mocktails aux noms psychédéliques ne donnant aucune indication sur leur composition

Note: 8/10


  1. Payon – Kemang

Nourriture comparable au Lara Djong Rang, un peu moins diversifiée, sans la thématique régionale…plus centre sur la cuisine javanaise.

La aussi, le cadre vaut le détour :

Dans une grande cour intérieure bordee de petit magasins d’artisanat, une petite maison ouverte au fond, ou l’on s’asseoit sur des coussins autour d’une table basse, décors vraiment sympa.

Un autre point positif, on peut ammener son vin, et payer simplement 10,000 Roupies pour le consommer sur place, ce qui se révèle très économique.

Un endroit sympa pour commencer la soirée, et des prix très abordables.

Payon : Kemang, a cote du kemang food festival

Categorie: mid-class, prix tres raisonnables.

Note: 6/10

vendredi 2 mai 2008

Tour d'horizon des restos de Jakarta I (par FV le connoisseur)

Apres avoir habite à Bangkok et Kuala Lumpur, quelle ne fut pas ma déception en découvrant la nourriture indonésienne!

Comme le disait si justement Daniel Ziv, compare à la cuisine indonésienne, KFC pourrait être classe dans la catégorie nourriture organique.

En cherchant bien, je suis sur que l’on peut trouver un vieux proverbe indonésien qui dit : si un aliment est bon, fais le frire, il sera encore meilleur…et si il a un goût de merde, fait le frire quand même, t’as rien a perdre…ça rime pas, mais c’est traduit du javanais, c’est pour ça…

Ce n’est pas que les Indonésiens ne savent pas cuisiner, ils font de très bons plats, c’est juste que la nourriture servie dans les warungs manque cruellement de diversité a défaut de manquer de gras…

Donc il a fallut se mettre rapidement en quête de Le resto, celui qui pourrait briser la monotonie et devenir la cantine de mes rêves…

Un an et demi plus tard, je ne l’ai pas encore trouve, mais je tiens quand même a partager quelques bonnes adresses.


  1. Die Stube



Vendredi soir…tiens, je me ferais bien une choucroutte…allez zou, sayangku et moi-même partîmes donc pour die Stube, un petit coin de Baviere en plein Kemang…

Selon "Pepe", le patron, Die Stube, en allemand, ça veut dire, un petit coin cosy…


A l’intérieur, c’est simple, une franchouillarde cantine bavaroise, tables en bois, chaises en bois, posters de la grande équipe du Bayern de 1972, posters publicitaires pour bière bavaroises et schnaps, des blagues bien grasses affichées sur les murs des toilettes...le tout donne un accent assez beauf’ Rudy Voller a l’endroit…oui, ça sent la moustache et le mulet, mais que diable, on est la pour manger, pas pour juger la décoration…et cote bouffe, le jugement est plutôt sacrement positif : assiette de charcuterie, saucisse de Nuremberg, choucroute, travers de porc, cote de porc. Du cochon, en veux tu en voila…

J’en veux ! J’en veux ! Ben tiens, en voila

Pour résumer, la cuisine du Stube, c’est le stéréotype des préjugés sur l’Allemagne: c’est sobre, sans fioriture, et pas spécialement funky, mais c’est du solide, c’est rigoureux, et sans fausse note…des plats copieux et de bonne facture…une choucroute pour 40,000 Roupies, j’ai envie de dire y’a rien a redire…

Le Stube, c’est la qualité Mercedes, mais avec le petit chien qui bouge la tête sur la plage arrière, les jantes chromées, et les petites lumières phosphorescentes sous le châssis. C’est pas du meilleur goût au premier abord, mais c’est diablement efficace et confortable…

Une valeur sure, et une de mes adresses preferees du moment.

Die Stube : Kemang, meme rue que Eastern Promise

Categorie: copieux/bon marche

Note: 7/10


  1. El Wadj

Jusqu'à ce que Burger King – la nourriture asiatique preferee de VB soit dit en passant – ouvre a Jakarta, c’était mon lieu de restauration préféré après chez Vaness’ et Richou.

Figues, olives, poivrons, et un chef talentueux importe tout droit du Maroc, c’est très classique mais très bien fait, presque aussi bon que la bas: pastilla, brique a l’œuf, couscous, tajine au poulet, tajine aux figues…hmmmm…la putain de sa mère, comment il fuse le tajine, encule !!!

Vraiment j’insiste, le tajine aux figues de chef Abdel, c’est une petite tuerie, un petit génocide, un petit crime contre l’humanité tellement c’est bon…

Cadre classe et chaleureux, avec une salle a l’étage spécialement pour le thé et la chicha, souvent offerts par le manager.

A noter que le chef a change, j’y suis allé récemment, c’était beaucoup moins bon, alors méfiance…accordons leur un joker, le nouveau chef était en période d’apprentissage… a réessayer rapidement

El Wadj : Jalan Wahid Hassim, en face de l’hotel Ibis

Catégorie : assez cher, compter environ 250,000 par personne avec le vin – très bons produits

Note: 8/10 avec réserve sur le nouveau chef


  1. La Trattoria

Sans doute l’un des meilleurs rapport qualité/prix de Jakarta. Restaurant Italien, une carte assez fournie, sur laquelle on peut également trouver des échantillons des repas précèdent ainsi que pas mal d’huile d’olive.

C’est le seul reproche que je leur ferai: le cadre, dans le lobby d’une tour de bureau, et la carte en papier recycle qui sert d’essuie-main.

Sinon, très bien, bon produits, chef italien, prix très raisonnables, notamment pour le vin: 40,000 Roupies le demi-litre kalau ngak salah.

Livre également a domicile…

La Trattoria : Menara Karya sur Jl rasuna Said

Categorie : Gerad Koffe

Note: 7/10 pour la bouffe, 2/10 pour le cadre

lundi 21 avril 2008

Dangdut

Le mot "dangdut", association astucieuse des onomatopées "dang" et "dut", désigne une musique traditionnelle indonésienne apparue dans les années 1960, inspirée de mélodies arabes, indiennes et malaises. L'instrumentation est très riche, en percussions et flûtes notamment. Rythme complexe et chant à l'allure plaintive. Un groupe dangdut est généralement constitué de 5 à 10 musiciens.

Ce genre musical populaire, largement répandu dans toute l'Indonésie, est devenu, au même titre que la langue nationale, un symbole de l'unification de ce peuple aux variantes culturelles presque aussi nombreuses que les 17.000 îles qui le composent.

Les chansons parlent souvent d'amour et de problèmes de couple, et en particulier de l'infidélité.

Pour écouter cette musique, on peut se rendre dans des bars dangdut, où des groupes live se produisent presque tous les soirs. Ces bars ont en général, et à tort, une triste réputation de "bars glauques". Pourtant, ces endroits ressemblent plutôt à des bals musette, l'ambiance est bon enfant. On peut aussi y danser le dangdut, dont le fondement est un déhanché bien spécifique. Les indonésiens se feront un plaisir de vous l'apprendre...

La musique dangdut est aussi diffusée à fort volume dans les sonos saturées portées par des mendiants de tous âges qui chantent les grands classiques pour survivre, dans la rue, dans les bus ou dans les trains. Le dangdut s'écoute aussi à la radio et fait souvent office de bande sonore lors des événements publics.

... Ou encore dans les stations essence (observez le pas de danse de l'homme en jaune)

Musique "populaire", bars dits "glauques", mendicité... : La musique dangdut a hélas une mauvaise réputation.

Cette musique peut par ailleurs apparaitre "criarde", "assourdissante" ou encore "répétitive" au premier abord.
Mais au final, n'a-t-elle pas l'innocente expression d'une timide plainte, mystique et envoûtante ?
Une musique à l'image de l'Indonésie ?
Une musique belle ?

Jugez par vous-même : Ecouter du dangdut (pour télécharger le morceau, faire clic droit sur le fichier "dangdut.mp3" puis choisir "enregistrer la cible sous")

Paroles :

Dari awal aku tak pernah
Percaya kata-katamu
Karena ku hanya melihat
Semua dari parasmu

Terakhir kau bilang padaku
Kau tak akan pernah selingkuh
Tetapi ternyata dirimu
Bermain dibelakangku

Saat ku melihatmu kau sedang bermesraan
Dengan seorang yang ku kenal

Oo..Oo.. Kamu ketauan pacaran lagi
Dengan dirinya teman baikku
Oo..Oo.. Kamu ketauan pacaran lagi
Dengan dirinya teman baikku

Tapi tak mengapa aku tak heran
Karena dirimu cinta sesaatku

Traduction :

Depuis le début je ne
Croyais pas tes paroles
Car j'ai tout compris
En te regardant

Pour finir tu me dis
Que tu ne seras plus malhonnête
Mais c'est évident que tu
Agis derrière mon dos

A ce moment-là je t'ai vu te rapprocher
De cette personne que je connais

Oo..Oo.. Une fois de plus je t'ai grillé en train d'embrasser
Une de mes bonnes amies
Oo..Oo.. Une fois de plus je t'ai grillé en train d'embrasser
Une de mes bonnes amies

Mais ça va, je ne suis pas surprise
Car j'ai compris que je ne suis qu'une parmi tes conquêtes

mercredi 16 avril 2008

Roman Moto...

Ah, la moto… l’appel des grands espaces, les escapades a la campagne, l’adrénaline, le frisson de la vitesse, le vent dans les cheveux et le crépitement des moustiques qui viennent s’éclater sur un sourire plein de bonheur… la liberté absolue…

A Jakarta, pour la vitesse et l’air pur, maaf ya, c’est rate pour cause de route encombrée…

La moto, c’est plutôt un moyen de transport, un véhicule familial pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un Kijang :

Il y a quand même un avantage par rapport au Kijang, c’est qu’on fait rentrer plus de bordel dans le coffre :

Alors, oui, je vous entends déjà, vous les sceptiques :

- Oui mais quand il pleut, la moto c'est relou...

On est dans un pays équatorial, où il pleut 6 mois par an, tout est prévu :

Illustration hier, de retour du boulot, en ojek :

« Diantre, il commence a pleuvoir ! »

L’ojek s’arrête, me sourit, « no problem mister, no problem »…et me sort un baju hujan (un grand k-way), et un étui en plastique pour mettre mon portable et mon portefeuille… nous voila repartis, et en effet, no problème…

Ben oui, mais quand il pleut beaucoup alors, et qu’on commence à avoir de l’eau jusqu’au genouilles (1) ?

Les motos « bebeks » sont waterproof, elles passent dans 50 cm d’eau.

Ben oui, mais quand on a de l’eau jusqu’au cou (2) alors?

Toujours pas de problème, c’est prévu, les motos sont livrées en série avec un casque bleu, un gilet de sauvetage…et un matelas parce que c’est fatiguant de nager sur Gatot Subroto...


…certains modèles haut de gamme sont même livres avec un banana boat sous le siège (cf photo ci-dessous, prise sur Sudirman en 2005, un jeudi…)

Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus, z’avez qu’a prendre le Busway :




(1) Comme dirait Toto, c’est pas de ma faute si l’eau n’est pas encore assez haute

(2) L'eau monte très vite a Jakarta

dimanche 6 avril 2008

Bahasa English

"Hello Mister. Where you go ?".
Voilà où s'arrête hélas les connaissances en anglais de la majorité des indonésiens.

Parmi ceux qui en savent un peu plus, peu excellent dans la langue de Shakespeare. Mais ça ne les empêche pas d'avoir le courage d'essayer de parler, laissant de côté leur timidité. Ce qui est fort appréciable quand on ne maîtrise pas suffisamment a langue locale.

On retrouve régulièrement les mêmes fautes, liées essentiellement à de la traduction littérale du Bahasa Indonesia vers l'anglais. L'indonésien étant bien plus pauvre grammaticalement que l'anglais, le résultat est souvent surprenant .... et tellement mignon à entendre, avec en plus l'accent local...

Quelques exemples :

Are you already finiss mister ?
Maybe you want massazz ?
I am really appreciate you…
Can I asking you something?
"Same-same" à la place de "you're welcome".
Thank you in advanced.
So long time no see something like that.
I didn’t saw your misscall.
I go for smoking.
I’m very headache.
He likes you and your do it too... (Confusion masculin/féminin, pas de genre en indonésien)

Et puis des fois aussi, on hallucine en lisant des mails.
Voici le plus bel exemple recensé jusqu'alors, provenant d'un fournisseur d'accès internet... à ses clients :

Dear Customer,

According our Minister Communication and Info Letter No : [...] : about The blockading of the Site and Blog That contained [...], then the site along with this for the time being we were closed until the further notification :

[...]

Was like this information that could be sent by us as information from our backbone internet Excelcomindo, upper the understood we say thank you.

Warm Regards,

--
Thank You,
Customer Service and Technical Support Division.

jeudi 3 avril 2008

Jakarta, Indonesia - A sinking giant ?

*JAKARTA, INDONESIA — A SINKING GIANT?*


by Andre Vltchek

Today, high-rises dot the skyline, hundreds of thousands of vehicles belch fumes on congested traffic arteries and super-malls have become the cultural centers of gravity in Jakarta, the fourth largest city in the world. In between towering super-structures, humble kampongs house the majority of the city dwellers, who often have no access to basic sanitation, running water or waste management.

While almost all major capitals in the Southeast Asian region are investing heavily in public transportation, parks, playgrounds, sidewalks and cultural institutions like museums, concert halls and convention centers, Jakarta remains brutally and determinately 'pro-market' — profit-driven and openly indifferent to the plight of a majority of its citizens who are poor.

Most Jakartans have never left Indonesia, so they cannot compare their capital with Kuala Lumpur or Singapore; with Hanoi or Bangkok. Comparative statistics and reports hardly make it into the local media. Despite the fact that the Indonesian capital is for many foreign visitors a 'hell on earth,'the local media describes Jakarta as "modern," "cosmopolitan, " and "a sprawling metropolis." Newcomers are often puzzled by Jakarta's lack of public amenities.

Bangkok, not exactly known as a user-friendly city, still has several beautiful parks. Even cash-strapped Port Moresby, capital of Papua New Guinea, boasts wide promenades, playgrounds, long stretches of beach and sea walks.

Singapore and Kuala Lumpur compete with each other in building wide sidewalks, green areas as well as cultural establishments. Manila, another city without a glowing reputation for its public amenities, has succeeded in constructing an impressive sea promenade dotted with countless cafes and entertainment venues while preserving its World Heritage Site at Intramuros. Hanoi repaved its wide sidewalks and turned a park around Huan-Kiem Lake into an open-air sculpture museum.

But in Jakarta, there is a fee for everything. Many green spaces have been converted to golf courses for the exclusive use of the rich. The approximately one square kilometer of Monas seems to be the only real public area in a city of more than 10 million. Despite being a maritime city, Jakarta has been separated from the sea, with the only focal point being Ancol, with a tiny, mostly decrepit walkway along the dirty beach dotted with private businesses.

Even to take a walk in Ancol, a family of four has to spend approximately $4.50 (40,000 Indonesian Rupiahs) in entrance fees, something unthinkable anywhere else in the world. The few tiny public parks which survived privatization are in desperate condition and mostly unsafe to use.

There are no sidewalks in the entire city, if one applies international standards to the word "sidewalk." Almost anywhere in the world (with the striking exception of some cities in the United States, like Houston and Los Angeles) the cities themselves belong to pedestrians. Cars are increasingly discouraged from traveling in the city centers. Wide sidewalks are understood to be the most ecological, healthy and efficient forms of short-distance public transportation in areas with high concentrations of people.

In Jakarta, there are hardly any benches for people to sit and relax, and no free drinking water fountains or public toilets. It is these small, but important, 'details' that are symbols of urban life anywhere else in the world.

Most world cities, including those in the region, want to be visited and remembered for their culture. Singapore is managing to change its 'shop-till-you- drop' image to that of the center of Southeast Asian arts. The monumental Esplanade Theatre has reshaped the skyline, offering first-rate international concerts in classical music, opera, ballet, and also featuring performances from some of the leading contemporary artists from the region. Many performances are subsidized and are either free or cheap, relative to the high incomes in the city-state.

Kuala Lumpur spent $100 million on its philharmonic concert hall, which is located right under the Petronas Towers, among the tallest buildings in the world. This impressive and prestigious concert hall hosts local orchestra companies as well top international performers. The city is currently spending further millions to refurbish its museums and galleries, from the National Museum to the National Art Gallery.

Hanoi is proud of its culture and arts, which are promoted as its major attraction — millions of visitors flock into the city to visit countless galleries stocked with canvases, which can be easily described as some of the best in Southeast Asia. Its beautifully restored Opera House regularly offers Western and Asian music treats.

Bangkok's colossal temples and palaces coexist with extremely cosmopolitan fare — international theater and film festivals, countless performances, jazz clubs with local and foreign artists on the bill, as well as authentic culinary delights from all corners of the world. When it comes to music, live performances and nightlife, there is no city in Southeast Asia as vibrant as Manila.

Now back to Jakarta. Those who have ever visited the city's 'public libraries' or National Archives building will know the difference. No wonder; in Indonesia education, culture and arts are not considered to be 'profitable' (with the exception of pop music), and are therefore made absolutely irrelevant. The country spends the third lowest amount in the world on education (according to The Economist, only1.2 percent of its GDP) after Equatorial Guinea and Ecuador (there the situation is now rapidly improving with the new progressive government).

Museums in Jakarta are in appalling condition, offering absolutely no important international exhibitions. They look like they fell on the city from a different era and no wonder — the Dutch built almost all of them. Not only are their collections poorly kept, but they lack elements of modernity — there are no elegant cafes, museum shops, bookstores or even public archives. It appears that the individuals running them are without vision and creativity. However, even if they did have inspired ideas, there would be no funding to carry them out.

It seems that Jakarta has no city planners, only private developers that have no respect for the majority of its inhabitants who are poor (the great majority, no matter what the understated and manipulated government statistics say). The city abandoned itself to the private sector, which now controls almost everything, from residential housing to what were once public areas.

While Singapore decades ago, and Kuala Lumpur recently, managed to fully eradicate poor, unsanitary and depressing kampongs from their urban areas, Jakarta is unable or unwilling to offer its citizens subsidized, affordable housing equipped with running water, electricity, a sewage system, wastewater treatment facilities, playgrounds, parks, sidewalks and a mass public transportation system.

Rich Singapore aside, Kuala Lumpur with only 2 million inhabitants boasts one metro line (Putra Line), one monorail, several efficient Star LRT lines, suburban train links and high-speed rail system connecting the city with its new capital Putrajaya. The "Rapid" system counts on hundreds of modern, clean and air-conditioned buses. Transit is subsidized; a bus ticket on "Rapid" costs only $.60 (2 Malaysian Ringgits) for unlimited day use on the same line. Heavily discounted daily and monthly passes are also available.

Bangkok contracted German firm Siemens to build two long "Sky Train" lines and one metro line. It is also utilizing its river and channels as both public transportation and as a tourist attraction. Despite this enormous progress, the Bangkok city administration claims that it is building an additional 50 miles (80 kilometers) of tracks for these systems in order to convince citizens to leave their cars at home and use public transportation.

Polluting pre-historic buses are being banned from Hanoi, Singapore, Kuala Lumpur and gradually from Bangkok. Jakarta, thanks to corruption and phlegmatic officials, is in its own league even in this field.

Mercer Human Resource Consulting, in its reports covering quality of life, places Jakarta repeatedly on the level of poor African and South Asian cities, below metropolises like Nairobi and Medellin.

Considering that it is in the league with some of the poorest capitals of the world, Jakarta is not cheap. According to the Mercer Human Resource Consulting 2006 Survey, Jakarta ranked as the 48th most expensive city in the world for expatriate employees, well above Berlin (72nd), Melbourne (74th) and Washington D.C. (83rd). And if it is expensive for expatriates, how is it for local people with a GDP per capita below $1,000?

Curiously, Jakartans are silent. They have become inured to appalling air quality just as they have gotten used to the sight of children begging, even selling themselves at the major intersections; to entire communities living under elevated highways and in slums on the shores of canals turned into toxic waste dumps; to the hours-long commutes; to floods and rats.

But if there is to be any hope, the truth has to eventually be told, and the sooner the better. Only a realistic and brutal diagnosis can lead to treatment and a cure. As painful as the truth can be, it is always better than self-deceptions and lies.

Jakarta has fallen decades behind capitals in the neighboring countries — in esthetics, housing, urban planning, standard of living, quality of life, health, education, culture, transportation, food quality and hygiene. It has to swallow its pride and learn from Kuala Lumpur, Singapore, Brisbane and even in some instances from its poorer neighbors like Port Moresby, Manila and Hanoi.

Comparative statistics have to be transparent and widely available. Citizens have to learn how to ask questions again, and how to demand answers and accountability. Only if they understand to what depths their city has sunk can there be any hope of change.

"We have to watch out," said a concerned Malaysian filmmaker during New Year's Eve celebrations in Kuala Lumpur. "Malaysia suddenly has too many problems. If we are not careful, Kuala Lumpur could end up in 20 or 30 years like Jakarta!"

Could this statement be reversed? Can Jakarta find the strength and solidarity to mobilize in time catch up with Kuala Lumpur? Can decency overcome greed? Can corruption be eradicated and replaced by creativity? Can private villas shrink in size and green spaces, public housing, playgrounds, libraries, schools and hospitals expand?

An outsider like me can observe, tell the story and ask questions. Only the people of Jakarta can offer the answers and solutions.


lundi 24 mars 2008

Architecture (par CR)

Jakarta n'a aucune cohérence architecturale.


Pour schématiser, les énormes gratte-ciels rivalisent avec les bidonvilles, les petites maisons de quartiers populaires ou les terrains vagues où viennent brouter les vaches...




Pas de "centre-ville", pas de quartier historique préservé, pas d'endroits dédiés spécifiquement à telle ou telle activité, peu d'espaces verts ou d'espaces de loisirs... Mais beaucoup de chantiers de buildings jamais terminés : effet de la corruption et de la crise monétaire asiatique de 1997.

Une ville construite sur le tas, au fur et à mesure, et de manière un peu chaotique.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les infrastructures routières n'ont pas été pensées à l'avance et que Jakarta connaît aujourd'hui de gros problèmes de circulation.

J'ai filmé un aperçu de cette incohérence architecturale lors d'un récent trajet en ojek (moto-taxi).


En noir sur la carte ci-dessous le trajet effectué en moto.
Pour info en bleu, la route à prendre pour effectuer le même trajet en voiture (Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?).